Blanc d’ivoire
A la chair du poignet
Blanc guipure
Dentelle arachnéenne
Noir, lourd velours
Emprisonne la taille
D’une belle,
Ignorante de son charme…
Innocent et rebelle
Blancs des lustres, du cristal
Blanc d’une rose qui se fane
Noir des bouteilles, culs et goulots
Aux liqueurs amères
Blancs bleus, de linon, de voile, de satin
Répandus en savantes volutes
Qui révèlent plutôt
Qu’ils ne cachent plus rien.
Blanc et noir opposé
Dune société compassée
Qui faute d’être
Ne sait que poser.
Blanc frais des damas et des draps
Noire créole, noir des tentures et des chats
Noirs de la mort, toréro, du soldat
Blanc des bas, brillant ou coquin
Haut-forme et chaussures vernies
Baldaquins, escarpins,
Blanc des tutus organdi
Des corps nus endormis
Noir d’éventail et de faille
Noir des violettes, d’une lettre
Blanc indolent de paresse
Le génie dessiné au profil blanc céruse
De pétales touchés d’ocre
Camélias recréés
Et qui existent, défaits
Noir et blanc résumés
Au portrait d’une artiste
Aimée
Noir de ses iris
Dont il capte l’étonnant chatoiement
En un flou qui le fixe
Noir et blanc, ses couleurs fétiches
Qu’il volait en peignant
A jamais…
J’hésite dans toutes ces évocations… les belles photos de Robert Doisneau (Le baiser de l’hôtel de ville), … ou bien est-ce ce cimetière du Morne à l’eau aux carrelages de jeu d’échec, … ou peut-être encore ces quelques vers de Barbara :
Cet étrange voilier
Qui, pareil au serpent,
Semble se déplier,
Noir et blanc, sur l’eau bleue
Que le vent fait danser
Merci Hermano d’avoir pris le temps de me lire et de ton commentaire. Dans ces quelques mots j’avais tenté de mettre l’accent sur deux couleurs issues de la palette de Manet.
Merci Tanagra, pour cet éclairage en noir et blanc.
Je vais essayer de mieux repérer cela… 🙂