Dessine, ombre portée
Sa silhouette voutée
L’aulne ploie au poids des ans
Quel est ce fardeau
Qui pèse tout autant
Le cœur se soulève
Mécontent
Les poings se serrent…
Impuissants
On voudrait crier
A tous les vents
Que l’espoir demeure
Et pourtant
Ecoute le temps
Briseur de rêves
Qui va passant
Très beau poème.
Saisissante image que celle de l’ombre portée de (par) l’aulne vieillissant.
Les ombres s’allongent au soir descendant, jusqu’à la nuit, inéluctable. Ce n’est qu’une question de temps.
Ecoute le temps
Briseur de rêves
Qui va passant
Un poème qui me donne à méditer, et d’où émane pour moi une grande tristesse, à laquelle s’ajoute une certaine amertume.
J’y vois un vieillard impuissant devant la fuite du temps, un contre-jour qui annonce la fin d’une vie qui coule sans remède comme du sable entre les doigts. Et je pense au laboureur de la fable.
Mais je pense aussi à l’heureux Ulysse qui est revenu “vivre entre ses enfants le reste de son âge“.
Et enfin, je me dis que si le temps est un briseur, ou un dévoreur, c’est aussi un pourvoyeur de rêves car – comme j’aime à le répéter – la vie est courte, mais elle est longue.
Merci Tanagra, pour avoir déclenché en moi toutes ces évocations.