Le plaqueminier exhibe ses fruits gaufrés de cuir, vernissés de sombre.
L’érable du Japon s’auréole de feu, fauve et sanguine.
Sévères, les pins maritimes balancent du chef.
Les rhododendrons et les azalées s’épousent sans retenue,
Camaïeu déclinant le magenta, l’amarante et le corail.
L’arbre de Judée hisse son pompon pavois.
Le regard se voile mauve : le jacaranda fait voûte
La lumière perce à peine le dôme de fleurs.
Les charmes et trembles menacent de s’agenouiller,
De peur d’un peu plier.
Le sycomore ploie sous le poids des ans.
Le magnolia s’entrouvre à peine exhalant sa suave senteur.
Les rideaux de la glycine font la nique aux saules pleureurs.
Les gueules de loup au pourpre pourpoint, les lupins bleus,
Les pieds d’alouette et les giroflées forment tapis.
Le mur de pierres sèches accote la rose trémière poudrée de poussière :
Un jardin de curé d’un charme fou.
Plumetis poussin, le mimosa éclate sous le joug du gel.
Le sang dragon pleure à chaudes larmes.
L’imaginaire marie les essences au gré du souvenir.
Le jour s’achève, soudain…
Prend fin le sortilège.
La nuit semonce,
Il me reste à rêver…
Je tourne les pages… oui un vrai catalogue qui, c’est vrai, entraîne à la rêverie.
Le plaqueminier au nom si étrange, les gueules de loup qui m’aboient, l’arbre de Pierre Magnol aux fleurs époustouflantes, l’improbable jacaranda, l’arbre de Judée si patient et si fidèle, et le dragonnier au sang rouge des îles Canaries que jamais je n’ai vu et c’est pour cela que j’en rêve !
Merci Hermano de m’avoir lu et d’avoir commenté.
Catalogue, voilà bien un écueil que je redoutais et auquel j’ai sombré.