Sa voix fredonne des sortilèges
Accrocheur de rêves
Troubadour de l’impossible
Tisseur de mystères
Il mélange les mots
Cristal fugace
Visions évanescentes
Fulgurances
Cœur battant
Me laisse abasourdie
Cils étoilés de larmes
Au seuil de l’enchantement
Impavide de l’enfance
Chaman halluciné
Passeur d’émotion
Poète dont le talent
Conjugue la sorcellerie.
J’y vois ici plutôt le griot, un conteur, un passeur, que le chaman que j’associe davantage à la transe et à la puissance mystérieuse des sortilèges.
Mais c’est vrai que je n’ai jamais rencontré ni l’un ni l’autre ! 🙂
Merci pour ce poème dont le rythme me fait penser à un mantra. D’entrée de jeu, tu donnes le ton “Sa voix fredonne des sortilèges”. J’aime bien la façon dont tu tisses les images et les émotions. Ton “accrocheur de rêves” m’évoque les capteurs de rêves imaginés par les peuples d’Amérique du Nord pour attraper les mauvais rêves. “Visions évanescentes, Fulgurances, Cœur battant” m’évoquent la transe nécessaire à la communication avec les forces d’en haut. Les “cils étoilés de larmes” suggèrent élégamment , me semble-t-il, l’émotion suscitée par ce contact avec les divinités du ciel.
Ce poème est en lui-même une mélopée chamanique !
Le chaman prêtre, guérisseur et devin, dans certains peuples du nord de l’Asie et de l’Amérique. Dans la cérémonie tenue par le chaman il entre en transe.
Des personnes jouent un rôle similaire dans d’autres civilisations. On ne peut qu’évoquer en tremblant, certaines sectes dont le gourou a emmené ses disciples vers des extrémités ultimes.
Purana, tu rapportes bien ce qui est l’arme du chaman : sa voix.
Dans nos sociétés on explique avec raison aux enfants que « qui possède la parole, possède l’arme de la réussite ».
Dans beaucoup de religions, les prêtres usent de leur parole pour convaincre les fidèles.
Mais pour les chamans ce n’est pas tant les paroles qui atteignent les disciples, mais la lancinante litanie qui sort des lèvres du devin qui ensorcèle son public.
La voix devient une drogue, comme la danse l’est pour les derviches tourneurs.
Le chaman lui-même s’enivre avec sa mélopée et entre en transe…
Et accède selon lui dans le monde des Dieux !
Cela sera sans moi…