Il n’ose… y croire
De toute sa fougue
Elle s’est jetée à son cou
Le corps un peu en retrait
Il l’accompagne
Sa main énorme…
Qu’il n’ose poser
A sa cuisse légère
Elle modèle ses lèvres
Tour à tour
Il n’ose… y croire
Et déjà, l’entoure
… si entière
Déjà, elle lui fait peur
Il à rêvé
Pour elle,
De jeunes corps
Pourquoi, lui, pour…
Sa renommée, pour son talent
Quel talent…
Son esprit,
Elle l’aime d’esprit,
Lui, vieux cheval de retour…
Elle a fermé les yeux,
S’abandonne déjà
Lui a gardé les yeux ouverts
Grave ses traits, un à un
Une enfant…
Il n’ose y croire
Tremblant, il garde les yeux ouverts
Et éperdu, l’accompagne
Un poème comme une réponse muette, muette comme ces deux statues qui s’aiment dans le silence lacté du marbre ou du plâtre.
Mais toutes les statues, dont les lèvres sont à jamais figées, comprennent les mots muets.
Ah ! S’aimer dans le plâtre pour l’éternité ! en voilà un destin que tu évoques avec grâce, légèreté et délicatesse, comme à ton habitude.
Je sens cette main, pourtant si puissante, effleurer cette cuisse pâle qui frémit sous la caresse, et je m’identifie au vieil homme qui n’ose y croire, tremblant, les yeux bien ouverts.
Merci.