Crêtes voilées
Nues diaphanes
Au zénith du regard
Doucement mousseline tréfile
Au gré d’un tranquille
Alizé…
Au pas pesant d’un puissant pachyderme
Le palanquin ondule
La rani se laisse bercer
Au son bansurî
Sa beauté à peine cachée
D’un léger sari
Le frémissement des cannes
L’accompagne d’un lent friselis
Le chemin sinue au profond du vert
La vapeur ondoie d’un suave irisé
Une main délicate de joyaux ornée
Serre le blanc plumet si tôt égrené
Fleur qu’il a tant aimée
Elle monte au bûcher…
J’ai voyagé incognito et avec délices auprès de la maharani, bien caché dans le palanquin, au creux des bambouseraies.
Un rêve anéanti par ce dernier vers qu’on cachera aux féministes : terrible !
Derniers délices terrestres avant le départ ?
Un hommage à la beauté avant l’exécution ?
Que de questions ! Sa grâce, sa liberté sont-elles devenues insupportables ? Sans doute s’est-elle écartée du chemin que les hommes lui avaient tracé ?
Inspiration, choix des mots, j’ai goûté ces lointains instants dont je n’ai découvert qu’à la fin qu’ils étaient les derniers, quelle chute inattendue et cruelle ! J’ai entendu le friselis des cannes mais je n’ose imaginer le crépitement du bûcher.
Une charge très forte, un très beau poème !
Merci Hermano d’avoir commenté ce poème, oui le palanquin ondule au milieu des champs cerné par le chuchotis, le frisson au vent, de la paille de canne.
Merci Chamans, la chute rappelle la sati, le sort réservé autrefois aux veuves.