La treille s’accote
Étire ses ramures
Au midi du jardin
A l’entour
La serre
Verrerie surannée
Sertie d’éclats mordorés
Lui tient lieu d’écrin
Tendre ligature
Balancent
Volubiles liserons
Aux volutes de viorne
Rosiers remontants
Pompons rose
Grimpant
Le cep s’ente
Et se hisse
Doucereuse griffe
Aux moellons charnus
La grappe essaime
Hermaphrodite fleur de vigne
Puis verjus
Les nœuds greffent
Et se fendent
Myriade de branches
Là sous la tonnelle
Saoule de frais vermeil
Au miel pareil
La fraîche lambrusque
S’en musque
De pulpe
De Chasselas
Là sous la ramée
Torons en chapelets
Pavanent et dorent
A l’azur
A l’envie sucrés
Là sous le treillage
L’automne
S’ambre
Poindra le pourpre
Flamboieront
La lie de vin
L’or et le cramoisi
Le feuillage se hâte
S’enroule
Se fane
Passent les saisons
De nouvelles générations
Le pampre croît
Et cède
En sa sainte chapelle
Au roncier hardi
Aux veilles de novembre
La dent ne s’agacera plus
Que de grains suris,
Poudrés de gris
Je n’irai plus me cacher
A l’ombre de la gloriette
Souvenirs doux-amers
Les vrilles de la vigne
Ne seront plus lacées d’une main sûre
Cette main là n’est plus
Les derniers sarments cassent et se brisent
Dans l’embrasement funeste
De l’ultime feu d’équinoxe
Merci, Tanagra, pour cette gloriette.
Quel joli nom si désuet, presque oublié, comme cette treille qui sourit au soleil avant de se faner pour toujours.
Comme une belle métaphore de la vie qui explose, qui passe et qui s’oublie.
Beau et inspirant pour moi.
Volutes de griffes charnues
Tonnelle d’ivresses dorées
Midi d’une folle jeunesse
Déclins doux-amers
Souvenirs d’hier
Tels sarments d’hiver
Main en filigrane
Qui s’efface