La vaste galerie enjambe
Le flot impétueux des ans
Étire ses pavés noir et blanc
Incite au jeu de dames …
De larges brassées de fleurs glacent
Aux aiguières ouvragées
Et rafraîchissoirs de cuivre.
Les digitales pourpres,
Défaillent de leurs longues hampes.
Hortensias lavande, violets et fuchsias
Boulent à qui mieux mieux.
Volubilis et pampres de vigne
Violines, vibrionnent.
Les orgueilleux glaïeuls
Raidissent du col,
Étalent leurs jabots cramoisis.
Les pivoines n’en peuvent plus de rosir.
Se cachent le timide daphné, les violettes …
Le cassis fleur et la menthe poivrée
Se décomposent au soleil de septembre.
Dehors une eau riante
Glougloute au bassin
Tintinnabule aux pierres chaudes
A l’intérieur,
Il flotte une odeur de fleur fanée
Une senteur surannée
Douceâtre, acre, empoisonnée…
Et je frissonne encore
Tout à l’heure
Dans cette lointaine galerie
Un fantôme est passé
Je conserve
Dans un pli de mon cœur
Violent
Des violettes, le bouquet…
Bien sûr “L’amour est un bouquet de violettes… cueillons, cueillons ses fleurettes…” (Luis Mariano)
Ah ! la galerie de Chenonceaux et ses merveilleux bouquets !
Tout y est, les couleurs, la foison, le jaillissement des glaïeuls (j’adore !), même les odeurs ! Je reste un peu perplexe sur les pivoines en automne, mais je ne suis pas assez botaniste.
Merci Tanagra pour cette traversée de la galerie qui m’a fait revisiter ces beautés.
https://www.youtube.com/watch?v=b7Sn2jzGwYA
Bonjour Hermano je pensais que cette énigme était difficile. Dois-je croire que nous sommes connectés? Ou est ce le verbe enjamber qui t’a fait deviner ou est-ce plus subliminal?
Tanagra, je suis un généraliste : celui qui ne sait rien ou presque sur tout !
Oui, c’est la galerie qui enjambe le flot et le damier qui m’ont orienté et, les somptueux bouquets, je les ai vus ! 🙂
Tant à dire sur un bouquet, ou même sur un ikebana.