Une rumeur
Enfle
Au profond de la forêt
Un joyeux babil agite la canopée
Une féérie se joue à guichets fermés
Bulbuls, perruches et perroquets
Font des voltes, cabrioles, voltiges
Et autres trilles
Se pâment un instant
Force de s’égosiller
Cinq heures de relevée
Tamisent au sablier du temps
Le ponant s’irise et se farde
Cerise décline
La palme
Paresseuse
S’offre
A peine oscille
Languissamment
De vivantes colonnes
Fûts verts doriques
Forment portique
A l’entrée de l’Habitation
Cocos, palmiers royaux et talipot
Les bambous
Se claquemurent
Droits dans leurs armures
Ne sont que chuintement et murmures
Interrompus de sinistres craquements
Au loin
L’airain sonne
Et résonne
Dans le silence vespéral
Une cloche solitaire
Appelle les fidèles
A l’assemblée de l’église baptiste
La foule bénigne
Toute agenouillée
Emplit les travées
De sanglots discrets
Pour qui s’est éteint
Et vient reposer
En ce lieu secret
A peine agité
D’un rien
Une bénédiction
Un souffle alizé
Léger et sucré.
J’y étais.
Un peu craintif dans cette explosion végétale palpitante de vie.
Et puis je me suis invité dans le recueillement de la bénédiction, avec tous ces gens.
Pourtant je suis si loin d’eux.
Merci Tanagra.
J’ai beaucoup aimé :
La palme
Paresseuse
S’offre
A peine oscille
Languissamment
Merci Chamans pour ce retour.
Ne crains rien la nature est accueillante pour qui sait l’embrasser, l’écouter…
Silence, ponctué des lents va et vient de la palme qui se meut comme meurent les vagues.
Le voyage continue !
J’ai bien aimé particulièrement :
Les bambous
Se claquemurent
Droits dans leurs armures
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p style=”margin: 18px 18px 0.6em; padding: 0px; border: 0px; box-sizing: border-box; font-size: 16px; color: #383838; font-family: Lato;”>Ne sont que chuintement et murmures Interrompus de sinistres craquements
Bambous qui me rappellent ceux de la bambouseraie d’Anduze !
Une question : Tanagra homme ou femme ?
Loki
Merci Tanagra pour ce poème évocateur.
De belles images, un certain mystère (où est-on; qui est décédé)
qui me permet d’imaginer un pays, une région,….
Un très grand contraste entre une nature puissante, riche, vivante et la scène
baptiste discrète, triste, soumise.
C’est comme un voyage…
Merci Loki, la bambouseraie d’Anduze donne envie de s’y promener, certains bambous croissent d’un mètre par jour, de quoi connaître des crises de croissance !
Merci Nima pour ton agréable commentaire, ravie que le voyage t’ait plu.
Oui, comme le dit Chamans, un recueillement.
Tu nous évoques là une sorte de paradis terrestre, plein de bénédictions, c’est vrai. Il me manque peut-être un peu d’atmosphère d’humidités, de touffeurs pour me sentir parfaitement enveloppé.
J’ai aimé la foule bénigne, et j’ai encore appris un mot : talipot ! J’en rêve de ce talipot, quel joli nom exotique !
Merci ! et encore !
Merci à toi Hermano, oui ,je suis d’accord avec toi il manque quelque chose.
Peut être ne s’agit-il que de la poésie au kilomètre et manque un supplément d’âme.
Tanagra, peut-être es-tu comme moi et te demandes-tu parfois si de jolis mots écrits les uns sous les autres sont un poème ou pas.
Je me dis que seul l’auteur (l’auteuse, l’autrice …? :-)) peut savoir cela, savoir s’il a vraiment mis une émotion autre qu’une émotion “esthétique” dans ce qu’il a écrit. Parfois, pour savoir s’il s’agit vraiment de poésie, j’essaie de mettre les vers de mes poèmes bout à bout et non les uns sous les autres pour voir s’ils ne ressemblent pas plutôt à une banale histoire ou à une description trouvée dans un dépliant touristique et j’avoue que, quelquefois, je grince un peu des dents à cet exercice !
Oui, la poésie peut parfois aussi confiner à la mièvrerie et, pour moi quand j’écris, c’est difficile d’éviter cet écueil. On peut avoir des élans lyriques qui paraitront peut-être risibles au lecteur… C’est ce que j’essayais d’évoquer dans ce poème : https://www.oasisdepoesie.org/textes-dauteurs/poemes/hermano/des-yeux-qui-nagent/
Ceci dit, j’ai lu quelque part qu’Eluard a dit que le poète est davantage celui qui inspire que celui qui est inspiré, alors pas trop de craintes : quand je parcours les commentaires, je peux y lire que tes poèmes sont inspirants. Et aussi tes commentaires d’ailleurs.
Alors, de nouveau, merci.