Une rumeur

Enfle

Au profond de la forêt

Un joyeux babil agite la canopée

Une féérie se joue à guichets fermés

 

Bulbuls, perruches et perroquets

Font des voltes, cabrioles, voltiges

Et autres trilles

 

Se pâment un instant

Force de s’égosiller

 

Cinq heures de relevée

Tamisent au sablier du temps

Le ponant s’irise et se farde

Cerise décline

 

La palme

Paresseuse

S’offre

A peine oscille

Languissamment

 

De vivantes colonnes

Fûts verts doriques

Forment portique

A l’entrée de l’Habitation

Cocos, palmiers royaux et talipot

 

Les bambous

Se claquemurent

Droits dans leurs armures

Ne sont que chuintement et murmures

Interrompus de sinistres craquements

 

Au loin

L’airain sonne

Et résonne

Dans le silence vespéral

Une cloche solitaire

Appelle les fidèles

A l’assemblée de l’église baptiste

 

La foule bénigne

Toute agenouillée

Emplit les travées

De sanglots discrets

Pour qui s’est éteint

Et vient reposer

 

En ce lieu secret

A peine agité

D’un rien

Une bénédiction

Un souffle alizé

Léger et sucré.