Je t’écris
Comme sur un galet
On dessine
A la craie
Ombre sous-marine
Contours tremblés
Ma main assassine
Passe et repasse
Une plume fine
Sur tes traits
Sans arrêt, sans fin
D’une main câline
Je trace au fusain
Ce sage profil
Pourtant si lointain
Estompe de gris
A mon cœur chagrin
Parce que trop émue
Pour m’avouer enfin
Que le plus beau
Était vécu
Et seul me restait
Le jour… d’après
Je ne peux que penser à la chanson de William Sheller “Le carnet à spirale“, “à l’encre bleue aux couleurs sympatriques” dont chacun des couplets pourrait faire écho à ton texte.
J’ai aimé ce galet. Je me demande si c’est pour marquer ce jour d’une pierre blanche, pour le lui jeter à la tête, ou pour l’ajouter à d’autres dans une collection bien rangée sur l’étagère des amants ?
J’ai encore perdu ton amour tu sais
J’peux pas m’souvenir de ce que j’en ai fait
Je l’ai pourtant rangé comme il fallait
C’est pas croyable comme tout disparaît
Je viens de relire ce poème au milieu de la nuit et je le trouve vraiment plein de délicatesse et de sensibilité. Très beau et qui me touche.
Comme cette craie évoque bien le caractère éphémère de cette relation qui peut s’effacer à la première pluie ou d’un léger coup de chiffon.
Et j’ai beaucoup aimé la fin : “Et seul me restait / Le jour… d’après”. Ce jour d’après qui dure si longtemps et où l’on remâche ce vécu jusqu’à la perte du goût.
Merci encore Tanagra.
Je suis surpris qu’il n’ait attiré que mon seul commentaire, et je me demande si trop d’aération entre les lignes ne nuit pas à la densité du poème.
A ma première lecture, je me suis trop laissé entrainer entre ces courtes strophes vers des extérieurs imaginaires au lieu de rester dans la continuité du texte.
Alors, je propose (je propose seulement) une mise en page un peu plus dense pour ne pas perdre le fil en lisant et pour persister dans la même atmosphère d’émotion, pour rester capté/captivé :
Je t’écris
Comme sur un galet
On dessine
A la craie
Ombre sous-marine
Contours tremblés
Ma main assassine
Passe et repasse
Une plume fine
Sur tes traits
Sans arrêt, sans fin
D’une main câline
Je trace au fusain
Ce sage profil
Pourtant si lointain
Estompe de gris
A mon cœur chagrin
Parce que trop émue
Pour m’avouer enfin
Que le plus beau
Était vécu
Et seul me restait
Le jour… d’après