Ô ami
Écoute
Comme le vent rythme
Les hurlements des vagues
Regarde
Comme il caresse
Le ventre de la voile
Ballonné de joie
Respire
Son haleine
Touffeur saturée de souvenirs
La rive boueuse du Karoun
L’acacia et la belle de nuit
Mélange exaltant des arômes
Regarde-moi !
Comme je scrute l’horizon
En attente…
Ô ami
Le bateau approche !
Image par StockSnap de Pixabay
Quand les hurlements se font caresses et joie…
Bien sûr, l’image ne manque pas de me rappeler le tableau de Dali “La jeune fille à la fenêtre”.
Elle est à la fois simple et mystérieuse et c’est pourquoi elle parle autant à notre imaginaire. Je ne l’aurais jamais attendue sur les rives du Karoun, et je suis surpris et heureux que tu l’aies plantée pour nous dans ce nouveau décor.
Tu sais dans ce poème nous en faire partager tous les effluves orientaux. (tiens, je croyais que “effluve” était féminin, mais mon traitement de texte me dément et l’Académie aussi même si plusieurs écrivains ont pensé au féminin comme moi !)
J’aime particulièrement le mot “haleine”, une haleine chaude que je ressens jusqu’ici.
Une haleine, une respiration que retient aussi la belle qui attend son marin, son amoureux je suppose, qui vient du large.
À moins que, comme Égée, sur d’autres rives encore, elle attende le retour de son fils Thésée, vainqueur de quelque Minotaure… Oui, comme dans le tableau, on peut tout imaginer avec ce poème, et j’aime ça !
J’imagine même la joie du marin qui sait qu’il est attendu… et j’espère que, cette fois-ci, sa voile est de la bonne couleur, et que ce ne sera pas qu’un “trompe-l’oeil” !
Merci Purana.
Je suis contente que tu aies apprécié mon humble poème.
On peut quitter son pays de naissance, mais ce dernier ne nous quitte jamais.
Au fil du temps, le passé et le présent apprennent à vivre côte à côte. Parfois, ils se croisent et peuvent même être entremêlés de manière à devenir un. C’est comme deux étoiles qui se frôlent délicatement puis, dans certains cas, fusionnent pour devenir le centre d’une galaxie d’étoiles et de planètes du présent et du passé.
Ainsi, la “Jeune fille à la fenêtre” pourrait percevoir le Karoun tout en regardant La Baie de Cupabia en Corse. Sourire.
Merci pour ce beau poème dont le rythme balance au gré des flots. Il est vrai que regarder la mer et les bateaux c’est déjà partir en voyage et venir à la rencontre de personnes d’autres horizons. J’ai particulièrement aimé l’image du ventre de la voile ballonné de joie. Et aussi l’idée que ciel de naissance et ciel d’aujourd’hui peuvent se mélanger dans ces lieux de partance.
Pas grand chose à rajouter à tous les commentaires fort étayés et intéressants si ce n’est que après “Ecoute”, “Respire”, “Regarde” j’attendais l’irruption de “Sens” et “Goûte”….
Maintenant que tu le dis, je dois admettre que je suis d’accord avec toi. En incluant tous les sens, le poème aurait été plus riche. Quel dommage !
Je t’offre donc la dernière strophe de mon premier poème en français, accepté comme style contemporain, que j’ai osé publier en 2013 après trois ans de français. Quel courage !
Je ferme les yeux, couvre mes oreilles, respire
Ma rivière inonde mon âme, je consens
C’est ma rivière que je touche, que je sens
C’est ma rivière que je vois, qui m’inspire
Merci Purana pour ta rivière qui coule délicatement. Je me plais à imaginer une connexion entre elle et le port; la rivière des origines qui part vers la mer en voyage vers le futur, son lot d’aventures et de rencontres…