Écoute ! Comme les Dieux exultent et puis pleurent…
Écoute ! Comme les Dieux exultent !
Écoute
Le Chammal caresser
Les feuilles de mon palmier
Et murmurer aux trèfles
Le forgeron frapper la tige
En harmonie avec le chant
Du charpentier
La Tourterelle orientale et le bulbul
Célébrer la naissance
De mon chamelon…
Laisse
S’approcher tes pas hésitants
Tes mains embrasser mes cheveux
Me réjouir dans la soumission
Mon image agitée danser aux bras
Du poisson blanc aveugle de Perse
Qui nage dans le silence du Qanat
Tes poèmes m’entourer
Perfection des corps
Fusion des âmes…
S’approcher tes pas hésitants
Tes mains embrasser mes cheveux
Me réjouir dans la soumission
Mon image agitée danser aux bras
Du poisson blanc aveugle de Perse
Qui nage dans le silence du Qanat
Tes poèmes m’entourer
Perfection des corps
Fusion des âmes…
Regarde ! Comme les Dieux pleurent !
Dans les effluves d’opium, d’alcool
Se couper la gorge
Et quitter le pays, valise bien remplie
Réfugié, le ventre plein
De vin, de pain, de viande
Donner des ordres venus d’ailleurs
Femme âgée de Chiraz
Sous les coups de bâton
L’adultère enceinte, lapidée
Abadan en flammes
Mon frère tout sanglant
Plus envie de t’écrire
La tête courbée, adieu
Toi aussi, tu vas à la guerre
Je regarde et ne sens plus rien
Mon amour meurt de soif et de faim
Déçu, le pigeon blanc de la paix
Qui vivait dans mon cœur me laisse
******* ******* ******* ******* *******
Le Chammal est un vent de nord-ouest soufflant sur l’Irak et le golfe Persique.
Le bulbul est un oiseau réputé pour son chant.
Le poisson blanc aveugle de Perse est un poisson qui vit dans les quanats.
Un qanat est constitué d’un ensemble de puits verticaux reliés à une galerie de drainage.
Chiraz est une ville du sud-ouest de l’Iran.
Abadan est une ville du sud-ouest de l’Iran. Lors de la guerre Iran-Irak, la ville fut détruite ainsi que ses installations dont la raffinerie.
Dans les effluves d’opium, d’alcool
Se couper la gorge
Et quitter le pays, valise bien remplie
Réfugié, le ventre plein
De vin, de pain, de viande
Donner des ordres venus d’ailleurs
Femme âgée de Chiraz
Sous les coups de bâton
L’adultère enceinte, lapidée
Abadan en flammes
Mon frère tout sanglant
Plus envie de t’écrire
La tête courbée, adieu
Toi aussi, tu vas à la guerre
Je regarde et ne sens plus rien
Mon amour meurt de soif et de faim
Déçu, le pigeon blanc de la paix
Qui vivait dans mon cœur me laisse
******* ******* ******* ******* *******
Le Chammal est un vent de nord-ouest soufflant sur l’Irak et le golfe Persique.
Le bulbul est un oiseau réputé pour son chant.
Le poisson blanc aveugle de Perse est un poisson qui vit dans les quanats.
Un qanat est constitué d’un ensemble de puits verticaux reliés à une galerie de drainage.
Chiraz est une ville du sud-ouest de l’Iran.
Abadan est une ville du sud-ouest de l’Iran. Lors de la guerre Iran-Irak, la ville fut détruite ainsi que ses installations dont la raffinerie.
Purana
18/07/2o14
18/07/2o14
Écoute…
Tout est harmonie : le vent caressant, le chant du charpentier, et même jusqu’au marteau du forgeron, dans un bonheur simple plongé dans la tranquillité des habitudes. Une grande sérénité, hors du temps, émane du début de ce poème, qui est couronné par un évènement qui pourrait être banal, mais qui ajoute une joie quasi enfantine à cette émouvante simplicité : la naissance du chamelon, qui conclut parfaitement cette première partie. J’aime beaucoup. Je la relis plusieurs fois avec grand plaisir.
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Laisse…
L’enfant grandit et c’est maintenant comme une valse lente, une très douce mélopée orientale qui ondoie souplement, comme si l’onde et le vent venaient à s’accorder dans cette danse nuptiale, dans un abandon où enfin on lâche prise, pour se livrer à ses envies les plus secrètes autant qu’on se livre à l’autre, corps et âme. L’impression de flotter dans un bonheur sans mélange qui ne s’arrêtera jamais.
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Regarde…
Cette paix finit brutalement dans l’horreur et dans le stupre, le poème se tord de douleur sous les coups aux cœurs et aux corps. Une saisissante volte-face qui me dit que rien n’est jamais gagné, que la paix et la sérénité peuvent être anéanties en un claquement de doigts, dès qu’on tourne un peu la tête.
Magistral !
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Je te remercie pour cette analyse systématique.
En fait, c’est exactement ce que je voulais accomplir non seulement avec des mots, mais également en utilisant un effet visuel qui cadrerait avec les différents épisodes vécus par le narrateur.