En écho aux textes de Purana, Hermano et Loki: La route de la soie, la route parallèle et la route à soi.
Merci à Purana d’avoir initié ce fil riche qui mène à des récits bien différents.
Le chemin est incertain
Et flou est le lointain.
Elle se retourne et elle voit
Ses échecs, ses victoires,
Ses failles, ses forces,
Les nœuds et les souvenirs
Qui font des bosses sous le tapis.
Elle remonte à la source,
À la fontaine de la Versoie*
À la fontaine vers soi,
Qui l’a baptisée,
Qui l’a abreuvée,
Qui a lavé la laine
Qui tend les trames de sa vie.
Elle regarde sous ses pas
Se former un nouveau motif.
Elle réfléchit à son dessein
Et pense au nouveau dessin
Qu’elle tissera avec le fil
Tendu par la quenouille du Destin.
- La fontaine de la Versoie est une fontaine d’eau thermale située en Savoie
Oui Line ! Nous avons tous essayé d’emprunter cette fameuse route de la soie, chacun à notre façon.
La route de la soie, la mal nommée, car en réalité elle ne prend son importance que lorsqu’y transite le papier inventé par les Chinois puis l’imprimerie, perfectionnés par les Occidentaux pour rayonner ensuite sur le monde entier (voir ou revoir le magnifique documentaire diffusé récemment sur la chaîne Arte).
Sans cette route de la soie, nous ne serions pas en train d’écrire sur du papier, relayée ensuite par des électrons, notre vision du destin des couples.
J’ai choisi la vision de destins parallèles sans interaction, Purana propose une vision conflictuelle de ses parallèles, toi tu préfères remonter aux souvenirs que l’on pourrait cacher sous le tapis et voir dans la vie un canevas que chacun pourrait retisser à sa guise. Mais est-ce possible ?
Un texte délicat, plein de subtilités. Une mention pour « les nœuds et les souvenirs qui font des bosses sous le tapis ».
Cette fontaine, associée à la laine et aux fils du destin, m’amène à songer à un tissu de laine feutrée, dont tous les fils sont mêlés pour toujours. C’est peut-être comme cela quand on a trempé son amour dans l’eau pendant trop longtemps : des fils mêlés pour toujours, une laine feutrée, douce et inextricable.
Un nouveau dessein, un nouveau destin… qui est le même.
Merci Line.
Voici un poème libre, comme j’attends que ce genre de poème le soit.
Un poème qui rend des questions comme « En quoi est-ce un poème ? » inutile.
Tout est là :
– Le contenu est profond.
– Les images sont délicates et toujours imaginables.
– Agréable vocabulaire sans être trop simple ni trop recherché.
– Le rythme est magnifique !
– Les vers s’arrêtent exactement là où ils le devraient, c’est-à-dire quand il est temps de respirer avant de recommencer à lire le vers suivant.
– Il évoque des pensées et des questions chez le lecteur sans forcer à deviner ce que l’auteur a voulu exprimer.
Merci Line pour ce poème qui coule tranquillement du début à la fin.
Tu as créé une route de la soie sur laquelle il est épargné au lecteur de trébucher sur un mot tiré par les cheveux ou une image folle.
Merci à tous les trois d’avoir pris le temps de commenter mon texte et merci pour vos retours bienveillants et élogieux.
@Loki : La vie un canevas que chacun pourrait retisser à sa guise. Mais est-ce possible ?
Non, mais le personnage essaye de faire au mieux avec le fil que lui tend le destin…
@Hermano : Tu as raison, le risque est grand que la laine se feutre avec le temps. On y perd souplesse et flexibilité, et donc prise sur le destin !!!
@Purana : Merci pour ta définition du poème libre. Je sentais instinctivement que ce texte sans rime, ni schéma pré-établi relevait de la catégorie « poésie ». Tu as mis les mots sur mon intuition.