La dernière fois, quand
mes yeux se sont perdus,
l’âme a fini par avoir des cicatrices,
des hautes marques de flammes.
Je ne me souviens pas
les détails du grand incendie…
Mes branches, étaient-elles trop sèches?
Ses mots, étaient-ils trop brûlants ?
Le feu a soudainement éclaté,
sans s’en rendre compte,
pas de pompiers à éteindre
les défis du passé,
les flammes du futur.
Jusqu’à ce que nos yeux s’écarquillent,
le vent a dispersé les cendres communes,
il n’a rien laissé à partager.
Depuis,
ses yeux se sont fermés,
ils ne virent à leurs côtés
qu’un étranger,
sans ressentiment,
sans reproche.
Depuis,
la lumière de nos yeux
s’est noyé dans des quanta du temps,
irréversiblement…
Un fil silencieux et bien maîtrisé avec un rythme agréable.
Le charme réside dans les mots simples exprimant des sentiments profonds.
Merci pour ce poème, cet enchaînement de passion, de joie, de peur, de tristesse et d’impuissance.
Oui, c’est la vie…
Beau poème sur la brûlure et l’intensité de l’amour et des regards dont le feu s’est éteint, intensité qui ne sait s’accommoder de la durée.
J’ai particulièrement aimé :
Je ne me souviens pas
les détails du grand incendie…
Mes branches, étaient-elles trop sèches?
Ses mots, étaient-ils trop brûlants ?
On imagine l’embrasement.
A te lire encore.
Merci, Purana ! Je crois à la simplicité des mots, mais j’essaie de les remplir avec des émotions. Je n’y arrive pas toujours…
Merci, Chamans! C’est vrai, c’est un câlin dans lequel vous sentez que celle que vous serrez sur la poitrine s’écoule à travers les doigts et est rapidement engloutie par le sol aride et vous n’êtes pas en mesure de faire quelque chose…
Je lis ce poème comme l’évocation d’un éternel recommencement : tous les enflammements de l’amour, le dépit de la rupture, et puis l’oubli qui efface tout, avec presque une pointe de nostalgie, avant de recommencer encore, apaisé, lavé des sentiments et des émotions.
Cela ne peut que me rappeler le mythe du phœnix !
Pourtant, “la dernière fois… l’âme a fini par avoir des cicatrices“… Comme quoi, on ne peut pas toujours bafouer sa mémoire…
Merci Lau Tar, même si je me trompe ! 🙂
Merci, Hermanos! J’espère avoir bien compris votre question. Après une relation où les sentiments étaient trop forts, il est impossible que la séparation ne laisse pas de traces, même quand on croit que l’âme est guérie (des souvenirs qui reviennent dans des moments qu’on ne peut pas contrôler). Ces souvenirs brûlent et les brûlures sont visibles… Ai-je réussi à répondre à votre question ? 🙂
C’est bien comme cela que j’avais compris le poème, mais comme tu écris que l’âme a fini par avoir des cicatrices, j’avais aussi compris que ce Casanova ou ce Don Juan ((:-)), à force d’accumuler sans souffrir les conquêtes puis les ruptures, avait trouvé finalement celle qui lui avait laissé des cicatrices…
De toute façon, nos textes, et en particulier les poèmes, nous échappent dès qu’ils sont publiés et chaque lecteur, pour les comprendre ou les ressentir, y ajoute toujours une part de sa propre histoire et c’est ce prisme que je trouve passionnant ! Et c’est pourquoi j’aime aussi beaucoup lire les commentaires…
Merci Lau Tatar, pour ta réponse !