On s’est rencontrés par hasard,
À une époque où le ciel,
Heurté mortellement par elle, par ses cris,
S’est écrasé sur moi.
J’étais muet, étourdi par la tempête qui
Se vautrait dans mes souvenirs,
Déformait mes mots,
Doutait de mes sentiments.
Je ressentais un besoin aigu d’espace :
Fuir mon présent,
Amortir l’avalanche de mots,
Échapper au tremblement de la quarantaine.
Je cherchais un sanctuaire pour
Inventorier mes cicatrices,
Mettre les choses au clair dans ma tête,
Retrouver le chemin.
En méditation,
Pendu tête en bas au bord du lit
Je vous ai remarquée.
Vous étiez seule dans un coin de la pièce,
Peu intéressée par l’agitation alentour,
Uniquement préoccupée par la perfection de votre création.
Soudain, vous vous êtes arrêtée.
En me regardant, vous avez
Vu ma souffrance,
Décidé d’écouter ma cassette de pleurs.
Vous ne disiez rien,
En faisant l’analyse de mes histoires.
Les mouvements de la tête prouvaient que
Vous m’aviez compris,
Ainsi ai-je renversé devant vous
Les fardeaux qui m’écrasent,
Les incertitudes,
Les désillusions.
Alors, j’ai ressenti toute votre empathie.
Qui ose dire qu’une araignée ne peut pas être
la meilleure amie de l’homme ?
C’est une petite araignée tissant sa toile qui sort le narrateur de sa douloureuse introspection. Parfois un détail nous ramène au monde extérieur et nous libère d’une dangereuse mélancolie, que je vois ici un peu narcissique : “Je cherchais un sanctuaire pour inventorier mes cicatrices”. Une petite bestiole qui fait ce qu’elle sait faire pour assurer sa survie et dont les automatismes sont interprétés comme de l’empathie, son fragile ouvrage supportera-t-il le fardeau et peut-on parler d’amitié ?
Lau Tatar si j’ai bien compris le français n’est pas ta langue maternelle, il me semble qu’il y a quelques fautes d’accord dans ton texte. Je suis très admiratif de ta volonté d’écrire dans notre langue, si compliquée, parfois inutilement…
Au plaisir de te lire à nouveau.
Ah ! la douce araignée au plafond…
L’expression “avoir une araignée au plafond” a une signification bien particulière en français, et c’est peut-être bien le propre des poètes d’avoir une araignée au plafond… https://www.linternaute.fr/expression/langue-francaise/1086/avoir-une-araignee-au-plafond/
Mais qu’il est bon d’avoir une araignée pour amie, elle dont les fils sont si solides et finalement si rassurants. Une amie qui nous attache si fort et si tendrement à la fois ! Merci pour ce poème.
Quant aux petites fautes, je n’avais pas compris dans un premier temps que, dans la deuxième partie du poème, c’était le malheureux qui s’adressait à l’araignée et donc que les participes passés ou adjectifs devaient être au féminin (remarquée, seule, intéressée, préoccupée, arrêtée). Je le comprends seulement maintenant et le poème devient aussitôt plus clair. Je suppose que dans ta langue le mot pour l’araignée est un mot masculin ?
Peut-être devrait-on ajouter un interligne avant “En méditation” avant que le narrateur s’adresse à l’araignée, pour marquer cette rupture dans le texte.
Pour ce qui est de l’orthographe, j’ai eu un petit doute sur “on s’est rencontré” ou “on s’est rencontrés” mais là, c’est comme le dit Chamans, inutilement compliqué, les deux sont possibles ! Mais où serait le plaisir !!!?
https://dictionnaire.orthodidacte.com/article/orthographe-on-est-partis#:~:text=Partis%20ou%20parti%20%3F,ou%20bien%20on%20est%20parti%20.
P.S. Ce texte me fait penser à l’un des miens, alors je me cite moi-même sans vergogne ! 🙂 https://www.oasisdepoesie.org/textes-dauteurs/poemes/hermano/une-fourmi-marche-sur-ma-nuit-blanche/
Bonjour Lau Tatar,
Pour moi, il y a dans ton poème de très beaux passages qui me touchent:
l’évocation de la tempête, le besoin d’espace, de fuir, de se retrouver.
Je sens une intense souffrance et un grand besoin d’écoute.
Merci pour ce beau texte.
Cher Chamans, le fait que j’ai appelé une araignée “la meilleure amie” est plus un euphémisme de la solitude dans laquelle je me trouvais à l’époque, je ne voulais pas qu’on comprenne que je m’étais vraiment lié d’amitié avec lui. 🙂
Quant à la langue française, je suis sûr que j’ai encore beaucoup à apprendre. Cela ne me dérange pas quand quelqu’un me montre que j’ai tort, même pas quand on me dit ça de manière non diplomatique (ce qui n’est pas le cas avec toi, merci !)
Merci pour le message que tu as laissé et j’espère que, par ce que j’écris, je ne vous décevrai pas.
Merci, Nima!
Je suis content que mes mots soient parvenus jusqu’à ton cœur. Merci pour votre message.
Qui peut dire qu’une araignée ne peut pas être
la meilleure amie de l’homme ?
Certains sans doute le diront, mais ce n’est pas mon cas !
Dès mon adolescence j’ai eu le plus profond respect pour les animaux et de la vie en général !
D’ailleurs la seule claque que j’ai reçue de ma mère a été le jour, à l’âge quinze ans, en voiture je l’ai traité d’assassin parce qu’elle avait écrasé une guêpe qui risquait de piquer mon père au volant !
J’ai conscience que mon attitude est ambiguë, je ne me suis pas mis végétarien pour autant, conscient que la nature a créé l’homme omnivore et que la seule attitude raisonnable dans notre monde est d’infliger le moins de souffrance possible.
Aussi pour les araignées je refuse de les écraser et quand ma femme m’appelle quand elle en voit une, je la prends dans la main et je la jette vivante par la fenêtre.
Un de mes souvenirs à ce sujet est celle d’une araignée qui avait tissé sa toile au fond d’une niche et comme nous avions cru voir qu’elle avait des yeux de couleur violette nous avions surnommée « Liz Taylor ». Elle vécut longtemps cachée dans son recoin. Paix à son âme…
Loki, j’aime presque toutes les créatures aussi, mais dans une certaine mesure. J’ai une vraie histoire avec les araignées.
En septième année d’école, j’ai appelé un ami chez moi qu’on se prépare pour l’examen trimestriel de mathématiques. Pendant une pause d’apprentissage, j’ai trouvé une toile d’araignée dans la cour. L’araignée était assise tranquillement en attendant que sa proie tombe dans le filet. Nous avons immédiatement pensé à quel point il serait intéressant pour nous de lui offrir de la nourriture. Alors on a commencé à attraper des mouches, les étourdir et les jeter dans le filet. Nous étions tellement fascinés par la façon dont l’araignée mangeait sa proie, que nous avons oublié l’examen. Lorsque nous avons réalisé que nous étions en retard, nous avons rapidement rassemblé nos livres et cahiers et nous nous sommes dirigés vers l’école. Malheureusement, on est arrivé trop tard…
Lau Tatar étant agnostique, je n’ose écrire que vous avez été victimes d’une punition divine…
Toutes mes excuses, Hermano ! Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas vu jusqu’à maintenant ton message …
Parfois, j’ai l’impression d’avoir une araignée au plafond. 😊
C’est vrai, en roumain le mot araignée est un mot masculin. Pensant trop à changer le titre du texte de “Le meilleur ami” en “La meilleure amie”, j’ai oublié de faire l’accorde pour le reste du texte.
J’ai beaucoup aimé la fourmi de tes nuits blanches. C’est très intéressant que des gens appartenant à de cultures différentes, ont les mêmes pensées, les mêmes sentiments…
Loki, tu as parfaitement raison! 🙂
Petite explication technique :
Lau Tatar, tu n’as pas vu mon commentaire parce qu’il était en attente d’être approuvé par les administrateurs (donc, entre autres, par moi-même !)
En fait, lorsqu’un commentaire contient plus de 2 liens vers des sites Internet, il est mis en attente et doit être approuvé avant sa publication. Cela est ainsi pour éviter qu’un fâcheux inonde le site de publicités non désirées, par exemple.
Mon commentaire qui contenait 3 liens était donc en attente. Alors, quand je m’en suis aperçu, je suis allé le libérer en l’approuvant, voilà pourquoi il est apparu tardivement sur le site…