Herbe rose et noire
Soupir d’éventail sauvage
Ferments sur ton ventre
Regard bleu liquide
Sourire de premier jour
Comète en extase
Moustaches de soif
Sentir le nombril du monde
Ta peau en exil
Cheveux couleur d’or
Flotter aux bras des forêts
Parfois poisson rouge
Tu ne dis plus rien
Allo, allo ? Es-tu là ?
Viens, … écoute-moi
Julos Beaucarne, sur un poème de Paul Verlaine “Mon rêve familier” : https://www.youtube.com/watch?v=ulqYCTfnVtI (Magnifique !)
“Ni tout à fait la même,ni tout à fait une autre”
Oui il s’agit bien d’un rêve liquide.
Je vois le mouvement doux des algues ou des herbes mollement agitées par un léger courant.
Je vois onduler les nageoires du poisson rouge. Image océane de la femme rêvée doucement se délite, diffractée, morcelée à la lumière souterraine.On pense à Ophélie.
Le “soupir d’éventail sauvage” est une pure merveille qui conduit à l’extase d’un sourire.
Blanc laitance.
Fabuleux inconscient.
Oui, fabuleux inconscient, qui nous fait écrire des choses pareilles et produire des commentaires tel que le tien.
Merci d’avoir mélangé mes mots pour l’écrire.
Je raconterai bientôt quelle a été ma source d’inspiration et pourquoi j’ai été sidéré par ton commentaire.
Encore merci, Tanagra !
Bon, je peux en dire un peu plus maintenant…
J’ai écrit ce texte pour tester l’atelier d’écriture que nous avions concocté avec Line : https://www.oasisdepoesie.org/ecrire-ensemble/jeux-decriture/daisy/le-beau-debit-de-lait/
J’ai écouté et regardé les publicités, j’ai noté des mots, puis j’ai choisi ceux qui me plaisaient le plus et j’ai écrit ce texte rapidement, spontanément, sans beaucoup réfléchir et surtout en prenant soin d’utiliser tous les mots. Juste quelques retouches pour compter le nombre de pieds pour que cela ressemble davantage à des haïkus ! (J’ai dit : “pour que cela ressemble” ! 🙂 et aussi parce que j’aime bien les rythmes impairs)
Dans toutes ces publicités, il est question de lait et surtout de produits laitiers, mais il n’y a pas d’allusion à cela dans mon texte, sauf peut-être l’adjectif “liquide” ; pas de lait ni de blanc, mais du noir, du rose, du bleu, de l’or et du rouge.
Une de ces publicités était présentée par Ophélie Winter (chanteuse et animatrice radio, fille du chanteur néerlandais David Alexandre Winter – Oh lady Mary – 1969). Bien sûr, je n’ai pas non plus parlé d’elle dans le texte, ou du moins je n’ai pas pensé à elle ni voulu en parler.
Bref, voilà pour le making off.
Alors, Tanagra, je ne crois pas trop au hasard et je suis resté stupéfait quand j’ai lu ton commentaire et lorsque tu évoques l’Ophélie de Shakespeare et que tu parles de “blanc laitance” !
Je me demande par quelle magie ces deux concepts sont arrivés jusque dans ta plume, comment tu as pu trouver cela dans ces quelques lignes écrites rapidement… comme si les mots transportaient quelque chose qu’on ignore et que d’autres pourront voir, une espèce d’étrange et secrète porosité entre les univers. Oui, fabuleux inconscient.