À égrener le temps, il nous reste parfois un vieux blues aux creux des paumes.
Mille ans déjà…
Ils en savent long sur moi
Les roseaux sous le vent
Et les blocs de pierre
Des cathédrales
Les forêts de chênes
Et les plages orange
Mais les hommes, eux
Qui ne me regardent jamais
Savent-ils ?
Savent-ils les sentiments
De laine mouillée
Les idées coupables
Les petites lâchetés
Au goût de grain de sable
Les larmes du dedans
Qui ne brisent pas les digues
Les prières amères et lentes
Qui vident l’espoir
Et ce grand clou
Dans le cœur
Je retrouve dans cette poésie
Les prières amères et lentes
Qui vident l’espoir
Et ce grand clou
Dans le cœur
Grand clou qui matérialise les regrets de ne pas avoir mieux employé le temps qui m’était accordé, de ne pas avoir plus aimé tous ceux qui sont aujourd’hui disparus.
Ce temps n’était pas mille ans, mais dix fois moins, mais l’enfant que j’étais y voyait une immensité qui ne s’écoulerait jamais.
Pourtant l’éternité a été très courte, fondant au fil des années plus rapidement qu’un glaçon au soleil.
Il reste à ce jour que l’eau des regrets et des espoirs inassouvis…
Je ne comprends pas tout, loin de là mais le rythme me fait penser à la mélopée du vieux blues cité en exergue. Quant à la forme graphique, elle m’évoque un sablier, un sablier qui mis le temps de durer mille ans.
Une lecture agréable qui laisse un goût de mélancolie…
Amertume de l’âge, d’idéaux non atteints, d’impossible retour, notre condition à tous, seules les pierres des cathédrales le savent, elles qui nous voient vivre et traversent le temps.
Je suis de ceux qui ont grandi à l’ombre d’une cathédrale, tu le sais, imposante présence de nos projets de jeunesse, qui se forgeaient au pied de ses murailles, elle qui n’a pas changé.
Un poème qui me touche au coeur.
Il me ramène à un texte écrit il ya quelques années, un peu personnel mais allons ! Pourquoi pas, je publie.
Merci Hermano.
Merci à vous d’avoir lu et commenté.
Bonjour Hermano,
J’avais déjà lu ton poème rapidement. Aujourd’hui j’ai pris le temps de me le lire calmement à voix haute. Les premiers qui m’ont fait signe, ce sont “ces sentiments de laine mouillée” qui me parlent si précisément. ” Les idées coupables “, ” les petites lâchetés” et “les larmes du dedans qui ne brisent pas les digues” les accompagnent.
Aujourd’hui je goûte vraiment ton poème ; il me touche particulièrement . “Et ce grand clou“; lui aussi exprime si justement souffrances, difficultés, tristesses, déceptions…
Si les hommes ne le regardent pas, le lecteur, lui, entend “le vieux blues”
Grand merci, Hermano, pour ce délicat poème.
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