Allure fière et robe bleue
De grands cils noirs au bord des yeux
Elle était là
Rouge kiss proof
Pour un sourire à faire pâlir le soleil
Elle était là
Venue chercher “un je ne sais quoi”
Un oubli, une perte
Un apaisement, une libération
Une source où boire à nouveau
Elle était là
Déterminée peut-être
Indécise surtout
Ne montrant rien
De son émotion fleur de peau
Elle était là
Pour la confidence
Pour les paroles tremblées
Pour de vieilles histoires
Elle était là
Pour qu’une confiance
Coule sous son ciel
Tapissé de nuages
Et de mémoires
Ou, qui sait
Venue pour ce miel :
Arriver à tout dire
À tout entendre
Et repartir en paix
Et elle était là
Joueuse malgré elle
Sur l’échiquier de l’amour
En quête peut-être
Sur ce théâtre perché
D’une vie…
Sans hypothèses, sans hoquets
Un long fleuve tranquille
Que l’on suit sans penser
Elle était là
Pour abolir les tourments
La passion contraire
Et le deuil brûlant
Toujours chassé toujours revenu
Elle était là
À tenter l’ultime fuite
À jouer le dernier love game
Qui ouvrirait sa cage
Elle était là
Dans les bulles du champagne
Et dans les bouquets de buis
Elle était là
Dans la rivière tranquille
Et dans le pain du matin
J’ai pleuré
Pleuré encore et encore
Elle était là
Devant cette sincérité
Cette pudeur
Tant de beauté
Il faut s’incliner
Masque à la Modigliani
Par cet écrit
Hermano
Tu révèles
Ta quintessence
For ether
And for ever
It remains
Ashes
And reminds
Dans ton esprit
Elle est là.
Merci Hermano pour ce très beau poème, cette présence qui comblait tous les vides et qui demeure dans le chagrin.
La puissance de quelques mots si simples et répétés : “Elle était là”, qui rythment cet envahissement de l’être, de l’espace et du temps, si poétiquement évoqué.
Je ne dissimulerai pas un peu de jalousie de ne pas être capable d’écrire d’aussi jolies choses.
Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés
Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres
La plus aimable bête
Souillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Merci beaucoup à vous aussi “d’être là”, d’avoir lu ce poème et d’avoir écrit ces commentaires qui me touchent vraiment.
Loki, je te remercie pour “ton” poème d’Eluard “Comprenne qui voudra” qui est magnifique et que je ne le connaissais pas.
En voici l’intégralité ici.