On m’actionne
On me ponctionne
On m’abandonne
On me sollicite
On me court-circuite
Et l’on m’exorbite
On me motive
On m’invective
On m’désactive
On me mécanise
On me tétanise
On me tyrannise
Non !
Assez !
Où me cacher ?
No way !
Je suis une pierre
Une lourde pierre
Qui plonge sans fin
Comme ce grand cœur
Qui éclatera
Enfin
Sanglantes éponges
Quel est donc ce songe
Qui toujours me ronge ?
Une prière, c’est la dernière
Je suis à bout
Je suis au bout
Coupez !
Dessin : Antonio Rodriguez Monos – José Antonio Rodriguez García d’après Munch
Bonjour Hermano,
Tu es décidément dans une veine très slam en ce moment. “Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir” sur fond de déluge (cf la version du tableau qui illustre ton texte) bien en phase avec la météo actuelle. Dans ton texte sur les principes, une fenêtre s’ouvrait. Ici, après les deux strophes en décalé graphique, on se prend à espérer un peu, que nenni !
La légende raconte que le tableau originel de Munch a été inspiré au peintre dans une région où se trouvaient un abattoir et un asile psychiatrique et que Munch, par ailleurs bipolaire, y voyait l’illustration de l’angoisse humaine primale. On y est !
Comme le dit Line, le tableau de Munch est d’actualité avec les dégâts engendrés par Ciaran et Domingos.
On a la même chose sur BFMTV.
Mais ton poème, beau par ailleurs n’engendre pas la gaieté !
Pourtant alors que l’actualité est d’une noirceur effrayante, on aurait besoin de textes plus optimistes. Sans doute es-tu inspirée par cette actualité ?
Pitié SVP.
Pour ma part je me contenterais de la comptine :
Il pleut, il mouille s’est la fête à la grenouille…
J’ai lu ton poème hier soir ; pour moi c’est la terre, notre terre, qui pleure, qui
se lamente…qui prie. J’ai lu ton poème après avoir vu les guerres atroces à la télé.
J’ai rêvé que je devais gérer une guerre entre des jeunes ; je ne m’en sortais pas ; j’avais honte
; j’ai l’impression que ce poème rejoint mes tracas : ce monde qui va mal,
côté nature, côté humain…
Comment mettre fin aux inondations, aux incendies, au manque de respect, à ces infectes
guerres?
Il est magnifique, ce poème!
Merci Hermano.
Merci pour vos lectures et pour vos commentaires.