Il reste en ma mémoire
ces taches vertes et rouges
Ses cils
son regard noir
où tombe la paupière
Hantant ce quai de gare
Elle va et revient
En traces rouges et vertes
Frileuse silhouette
Qui glisse en silence
Sur ce quai désert
Habillée de mémoire de peau
Et de douce douleur au ventre
Stigmates d’amour puni
Elle relève son col, me regarde
Ses lèvres bougent
Comme dans un film muet
Je n’entends pas sa voix
Une trace d’amante
En rouge et vert se grave
Dans mon cœur améthyste
Je me demande
Si un jour je reverrai
Cette femme en manteau
En sourire en chapeau
Qui suit le glissement
Du train qui fuit
Comme le temps qu’elle pleure
pleure
pleure
Elle pleure ces pour-toujours
qui riment avec des jamais
des jamais comme des à jamais
Moi qui adore les saluts et qui me précipite devant les adieux, j’ai adoré cet adieu séraphique, cette romance mélancolique avec des impressions qui se prêtent facilement à être perçues comme des moments précieux.
Un adieu qui résiderait pour toujours dans leur cœur et qui ne dirait jamais adieu.
Les flashbacks des couleurs, vertes et rouges … ce manteau, ce chapeau et cette frileuse silhouette qui va et revient sur ce quai de gare…
Comment ne pas pleurer en entendant le sifflet du conducteur du train ? Ce dernier hurlement d’avertissement qui crie : il est temps pour lui de partir, il est temps pour elle de pleurer, c’est le temps de la « lacrima mortis » pour chacun d’entre eux.
Alors, il n’y a rien d’autre à faire que d’accepter.
Voilà les sentiments que tu as évoqués en moi, Mister ! 🙁
Profitons des flashbacks des couleurs au lieu de se lamenter pour toujours.
Moi, je me demande si la joie d’un revoir pourrait rivaliser avec la beauté d’un tel au revoir.
Tu as fait un travail parfait ! Je t’en remercie.
Mille bravos !