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Il continue à rêver de dunes de sable
De mains savantes au creux des oyats
Quand l’océan pousse ses dentelles de vagues
Quand de pâles nuages élastiques
Envahissent l’âme
De promesses d’amour couleur chair
Pores impatients au seuil des doigts délicats
Il rêve l’émoi d’un abandon
Oh !
Laisser s’accomplir le rite délicieux
Offrir
Satin vibrant à la houle d’un cœur
Deux seins ourlés d’aréoles calmes
Sombres soleils de nuit
Cibles de toutes les tendresses
Avide de caresses
En plis de songes inavoués
Le soutien-gorge de Mademoiselle Lili
Rêve
Sage
Replié en papier de soi
Depuis toujours oublié dans sa boîte
Un début merveilleux. Une introduction à ce qui va arriver sans aucune allusion à ce qui va suivre.
Le décor est posé et la scène décrite avec de belles images.
Le petit doute que j’avais sur la nature du protagoniste principal a disparu quand je suis arrivée à la fin de la première strophe.
C’est le soutien-gorge dans un rêve éveillé d’être touché par des mains amoureuses et dans la promesse de ce qui adviendra.
Le soutien-gorge rêveur est sûr de sa beauté et de la délicatesse de ses “dentelles” et des ses “élastiques”, et il ignore les agrafes et balconnets qui pourraient encombrer ses rêves si doux.
La seconde strophe est dédiée au contenu du rêve du soutien-gorge. Une sensualité exprimée avec beaucoup de délicatesse et dont l’inexprimable beauté est dite par des images presque visibles.
Une très belle image : Satin vibrant à la houle d’un cœur
Une fin inattendue et très touchante. Je trouve que la puissance poétique de ce passage est troublante.
Le soutien-gorge est presque humanisé. Triste et avide de caresses, il rêve silencieusement ses rêves discrets.
“Replié en papier de soi” est délicieux et le dernier vers est un résumé triste des rêves inaboutis.
Bravo ! Tout y est, un bon rythme, les pauses sont placées au bon endroit, et de merveilleuses images.
L’approche de ce thème imposé est très originale, sensible et délicate : description de désirs humains et d’amour non comblé avec un soutien-gorge comme acteur principal.
Merci pour ce partage.
Merci, Purana !
En relisant ce texte, je me dis qu’il mériterait encore quelques petites retouches… pour améliorer un peu sa fluidité, mais bon, le mieux est parfois l’ennemi du bien ; et j’ai toutefois réussi à récolter quelques plumes (et pas des piments comme je le croyais d’abord !) sur Oniris avec cela.
Et encore merci !
C’est vraiment très beau, très délicat, j’ai beaucoup apprécié la lecture.