Un soir,
Un beau marocain m’invita au thé dans son jardin arabe.
Les daturas enfiévrés disputaient l’espace aux volubilis et aux hibiscus.
Fontaines et jets d’eaux faisaient jouer la lumière sur les zelliges des murs.
Longtemps, nous profitâmes de la sérénité et du calme dans ce lieu béni.
L’air vibrait encore de chaleur, embaumé de si voluptueuses senteurs.
– Quelle est cette odeur troublante, à la fois capiteuse et fraîche ? du jasmin ?
– Non Lalla, … c’est du Galant de nuit !
Plus tard,
La nuit sur nous jeta sa veste.
Beau marocain n’avait de cesse.
Un rameau m’en tendit d’un geste
à la fois élégant et preste.
Morphée me prit,
Toute,
Envoûtée de parfums.
Galant de nuit et amour brun…
m’enivrèrent dans leur bain,
m’enivrèrent dans leurs mains.
Au matin,
L’odeur n’était plus que cendre.
Galant de nuit est bien tendre,
mais il ne sait pas attendre,
aussitôt il faut le prendre.
Et vous,
Pensez au Galant de nuit
qui, comme la vie, nous fuit…
Cette fleur de vos envies…
cueillez-la, dès cette nuit.
Galant de nuit, beau marocain. Parfum nocturne et éphémère, plaisir secret, occasionnel ? Roses de la vie. Que d’ivresses imagées, de regrets abandonnés au rêve. Je suis enveloppé des senteurs du soir couchant. Merci Hermano.
Des senteurs exquises, de la chaleur, une beauté architecturale mêlée à la magnificence des plantes, un jardin magnifique, un peu, pour
moi, comme dans les Mille et une Nuits.
J’aime beaucoup l’expression “La nuit sur nous jeta sa veste”.
Et la pensée : ” Cette fleur de vos envies…
Cueillez-la, dès cette nuit.”
que je ne voudrais pas oublier.
Je suis heureuse d’avoir appris les termes “zelliges”, “Galant de nuit” et “Lalla”.
Merci, Hermano!
@Chamans : ¡Fíjate! Aún tengo un lujoso jazmín muy cerca de mi casa… ¡Que olor por la noches!
@Nima : Merci Lalla Nima ! Ferme les yeux et respire encore les parfums de la nuit marocaine !
Merci Hermano pour cette version sensuelle et orientale de “Mignonne allons voir si la rose…”.
J’adore !
Les mots sont élégants et épurés. La montée du désir et in fine la sensualité sont très bien rendus par “daturas enfiévrés” , odeur troublante”, parfums envoûtants”, “galant de nuit et amour brun”, fleur de vos envies”.
Tout comme Nima, je suis sensible à la veste de la nuit. Il y a de façon générale, une grande variété d’images qui dressent un décor parfait pour cette rencontre amoureuse : fontaine, jeux de lumière, variété de fleurs aux parfums capiteux.
Au niveau de la forme, j’ai bien aimé l’anaphore “m’enivrèrent dans leur bain”, “m’enivrèrent dans leurs mains”. Ainsi que les rimes riches : cendre, tendre, attendre, prendre.
Je ne résiste pas au plaisir de vous communiquer un lien vers le poème de Ronsard.
Merci Hermano !
Heureux, Line, que cet exercice de style (rimes, emprunt du genre féminin, exotisme) t’ai plu.
Pour ma part, je trouve ce texte un peu étrange, un peu “fabriqué”, mais comme je le disais ce fut un exercice de style.
Quant à Ronsard, celle-là on ne me l’avait jamais faite ! Je me souviens avoir eu droit pour d’autres textes à des allusions abusives, mais Ronsard… Ah ! que j’aurais aimé vivre une vie antérieure à cette époque incroyable de Ronsard !
Poème sensuel, envoûtant, entêtant, quelles exquises exhalaisons possède ce jasmin de nuit.
Merci Tanagra pour être passée par le jardin arabe !