Quand la caravane de l’oubli
te laisse seul et froid
quand les sourires un à un
tombent dans le sable
quand passe le vent
qui efface tes pauvres joies
et que s’envole
le souvenir de tes amantes défuntes
quand enfin tu ne sais plus qui tu es
alors tu baisses les paupières
tu vois brûler les cierges de l’abandon
aux autels fleuris si parfumés d’arums
et tu appelles
tu appelles mais ta voix se perd
dans le grand désert blanc et noir
elle s’accroche avec le silence
aux fils barbelés des mémoires
dont personne ne veut plus
alors sans même une prière
tu respires une dernière fois
et tu penses à ce point brillant
là-bas.
Quelle tristesse dans cette poésie !
D’où te vient ce spleen ? Est-ce l’actualité ? Ton poème exprime-t-il le ressenti de tous ces anciens parqués dans les Ehpad dont la société veut oublier l’existence ? Leur silence nous crie : nous étions ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes…
Ton poème décrit bien la spirale de la disparition sociale.
Et ce point brillant ne serait-il pas le point Oméga de Teilhard de Chardin, le point ultime du développement de la complexité et de la conscience vers lequel se dirige l’Univers ?
La vie marque le temps avec des lignes sinusoïdales, ayant le point de bonheur à l’infini et celui de la tristesse très proche de nous…
Tes mots ont bien décrit la solitude. J’ai beaucoup aimé.
Magnifique Hermano ! D’une grande tristesse mais d’une grande beauté. Je ne me risquerai pas à analyser ce poème je n’en ai pas la compétence et n’en vois pas la nécessité. Je le trouve simplement essentiel. Tes mots s’immiscent dans l’âme, y dessinent cette terrible crainte qui ne peut-être évoquée que par anticipation, avec la puissance incomparable de la poésie, de ta poésie, de tes images choisies.
Cette lecture m’amène une fois de plus à des remerciements, dont ceux d’avoir insisté pour que je m’inscrive sur ce site.
Un poème qui prend aux tripes.
Qui décrit bien la vieillesse, lorsque la vie devient aride, loin des oasis pleines de vie, et que la caravane qui apportait son soutien pendant la traversée du désert fait soudain défaut…
Désert, terre désolée où plus rien ne distrait de l’essentiel, terre qui a vu naître les trois religions du Livre.
[..] quand les sourires un à un
tombent dans le sable […]
Si ceci n’est pas de la véritable poésie, je ne saurais dire ce qui en est.
Les images poétiques dans ce poème sont vivantes et agitées comme les vagues océaniques après une tempête. Elles transpercent le cœur tels des rayons laser.
Le flot incessant des pensées et l’état final de cette profonde dépression sont astucieusement assemblés en quelques strophes.
Ce poème touche chaque corde de mon âme comme le font certains morceaux de musique.
Magnifique et émouvant !
La vérité du temps qui passe et nous laisse démuni des amours passées…
Alors vivons !
Mille bravos !
https://www.youtube.com/watch?v=RsWR1NYbl58
pour mieux recevoir de telles brassées de compliments, j’aurais dû l’intituler “Reposoir“… 😊
très touché
merci vraiment
et merci pour ce point Omega que je ne connaissais pas !