Depuis,
Je suis dans le bunker
Au cœur du bunker
Comme le taureau dans le labyrinthe
Pour m’y rejoindre
Trop compliqué
Trop dangereux aussi
On s’y perdrait, corps et âme
À force de patience et d’amour
Peut-être qu’elle, pourrait…
Au cœur du bunker
Comme Caïn dans la tombe
Je reste seul, et vide
Même le silence n’existe plus
J’attends
Serein, ou angoissé
J’attends
Tout autour
J’ai dressé des barbelés
Mille rangs serrés
Personne ne peut m’atteindre
Rien
Mais elle, peut-être…
Pharaon immobile
Je ne sais plus
Depuis combien de temps
Je suis là
Qui voudrait désormais me rejoindre ?
Elle ?
Les yeux grands ouverts
Je fixe sans le voir
Le froid des murs gris
Où je projette son image
Et j’attends
Rien que de prononcer le mot « bunker » a quelque chose d’effrayant.
Il évoque une prison de béton.
D’aucuns veulent s’en faire une protection. Une protection contre la folie des hommes. Mais quand cette folie éclatera, le bunker ne sera plus qu’une prison.
Mais ne vivons pas tous dans un bunker ?
L’homme ne meurt-il pas toujours seul dans le bunker de sa vie ?
Hermano, je pense que tu es dans ta poésie, dans un tel bunker seul avec ta vie et ton espoir.
Tu espères qu’elle viendra, mais peut-être qu’elle ne pourra pas franchir les parois de son propre bunker ?
Et seul dans ton bunker dans un silence qui est plus bruyant que tous les bruits de la terre, tu n’auras dans ton attente que le réconfort de son image projetée sur l’écran de tes illusions.
Waouh ! Quel commentaire, cher Loki !
Oui, dans ce bunker réside un silence surnaturel !
Tu me parles de la caverne de Platon, je suppose, ou peut-être même depuis la caverne de Platon (“l’écran de tes illusions“) ?
Je vois que ce poème t’amène à plein de réflexions existentielles et essentielles.
Merci d’avoir partagé et prolongé les sentiments et les émotions que j’ai voulu évoquer.
Encore une fois, je reste étonné par l’algorithme qui choisit les “Articles similaires”. Toujours intéressant pour moi d’en suivre le fil et de retrouver des textes que j’ai aimés.
Un poème dont se dégage une terrible solitude et une fière désespérance. Si fière que le malheureux taureau ne s’abaisse même pas à tendre un tendre fil à son Ariane. Je crains qu’il ne reste bien seul au fond de son épaisse protection de béton…