Jamais je ne serai dans la vitrine.
Je préfère rester le poète
d’arrière-boutique
où résident les trésors oubliés :
d’anciens crayons de couleur
des plumes Sergent Major
des Caran d’Ache
des Carambars
et des Mistral collants…
Des Roudoudous, des billes en terre
et des fanfares de quatorze juillet…
des livres d’images
de vieux Buck John, des Tex-Tone
des Miki le Ranger, des Blek le Roc…
Tous… laissés là
comme des bouquets d’immortelles
À l’odeur si… tendre
de l’enfance
de l’enfance aux millions de lumières
Un kaléidoscope
Sur les murs de ma caverne d’Ali Baba.
Vous avez dit bazar ? Comme c’est bazar !
La tendance sur le site est à la nostalgie…
Je n’en veux pour preuve que “La barboteuse” et “Réveillez votre âme d’enfant” sans oublier des textes moins récents.
Réveillez votre âme d’enfant ? C’est elle jamais endormie ? Tout au plus assoupie…
La mienne se retrouve dans cette liste à la Prévert.
Crayons de couleur, plumes Sergent Major, Caran d’Ache, Carambars, Mistral collants, Roudoudous, billes en terre, fanfares de quatorze juillets, vieux Buck John, Tex-Tone, Miki le Ranger, Blek le Roc.
J’y ajouterai osselets, agathes, calots, Pieds-Nickelés, Bibi Fricotin, Dynamic, Météor , Audax, Ardan, les romans d’anticipation Fleuve noir…
La nostalgie est tellement forte chez moi qu’elle m’a poussé à investir une fortune pour racheter de vieux exemplaires de toutes ces publications.
Chaque génération à sa liste d’objets et de publications culte.
Il y aurait beaucoup à écrire sur ce sujet
Merci Hermanos de cette poésie (?)
Oui Loki, c’est vrai qu’on écrit un peu en sépia ces temps-ci !
Une petite odeur de sapin ?
Merci pour ton commentaire sur ce texte que j’ai peut-être abusivement qualifié de poème, tu as raison !!! 🙂 et heureux de t’avoir aidé à tremper encore ta madeleine de Proust ! 🙂 🙂
Mon commentaire est basé sur ma perception personnelle en tant que non-francophone avec une enfance totalement différente.
Je suis sûre que ce bazar bizarre plaira particulièrement à l’ancienne génération française qui en aura probablement les larmes aux yeux. Sourire.
A l’exception des « Carambars » qui nous ont été donnés par un vieux professeur de français, j’ai dû rechercher tous les objets précieux de tes souvenirs !
Quant à la structure, c’est comme si tout en essayant d’exprimer tes agacements contre les “poètes de bazar”, tes pensées prenaient soudain une autre direction. Là, submergées et distraites, tes pensées semblent avoir dépassé le point de non-retour. C’est ainsi que les trois premiers vers ont perdu le lien avec le reste du texte.
Les images du passé se succèdent et donnent au texte une atmosphère nostalgique particulière sans le transformer en mélodrame.
J’aime la couleur fanée des textes des souvenirs lointains.
Merci Purana d’avoir lu et commenté.
C’est vrai que la structure est un peu étrange et que ce n’est pas vraiment un poème mais plutôt l’expression d’une certaine nostalgie.
Pour moi, le titre “Aux poètes de bazar” voulait dire que ce poème s’adresse aux poètes de bazar, ceux qui ne souhaitent pas tous les feux de la rampe, mais qui aiment rêver et cultiver la nostalgie dans les arrières boutiques de leur mémoire où résident encore tous ces secrets, tous ces souvenirs si délicats que je me contente ensuite d’énumérer pour conclure sur une note de nostalgie.
J’oserais tout de même m’auto commenter en disant que j’ai trouvé au moins les deux derniers vers assez poétiques (rires !), et peut-être Ali Baba – cet oriental – te rapproche-t-il davantage de ton enfance ?
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