Qui me fera signe
En cette foule sans lueur
Quand je dirai d’un regard la peur
L’envie
D’une histoire sans parole
Et sans cri
Ton visage malice
Entraperçu
L’instant d’un clin d’œil
Qui m’effleure
C’est un mirage soudain
Une caresse d’ambre
A mes jours meurtris
Par tant d’absences amères
Ton corps d’oiseau sombre
Ciselé comme un diamant
Une invite amoureuse
A l’au-delà de nous-mêmes
Je suis cet Autre qui m’échappe
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Cette poésie est poignante !
Tout d’abord parce qu’elle fait écho à celle que j’ai publiée récemment « Seul » https://www.oasisdepoesie.org/textes-dauteurs/poemes/winther/seul/
Jean Pierre, tu y rajoutes la peur de l’autre :
Qui me fera signe
En cette foule sans lueur
Quand je dirai d’un regard la peur
Mais l’espoir n’est jamais éteint et peut se présenter sous forme d’une étincelle.
Ton visage malice
Entraperçu
L’instant d’un clin d’œil
Qui m’effleure
C’est un mirage soudain
Une invite amoureuse
A l’au-delà de nous-mêmes
Mais l’étincelle n’est rien si elle ne peut enflammer…
J’y lis l’expression d’un grande détresse et d’un grande solitude inquiète.
J’aime le côté “furtif”, un peu lapidaire des sentiments évoqués dans une sorte de pudeur.
Merci Jean-Pierre.
Pour le dernier vers, je me suis demandé s’il n’y avait pas une faute d’expression, et puis non finalement ; mais cela m’a amené à trouver la vraie nuance qu’il peut y avoir entre :
“Je suis cet Autre qui m’échappe”
et
“Je suis cet Autre qui s’échappe”
Peut-être pourrait-on écrire les deux à la suite pour faire méditer un peu le lecteur !?
Impressionnante esquisse d’une immense solitude au milieu de la multitude.
Lâcher prise de ceux qui sont si chers et si proches, un à un, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que “cette foule sans lueur”.
À la fin, le narrateur se retrouve avec personne d’autre que lui-même. Il est témoin du départ, une sorte d’expérience de mort imminente de son dernier camarade, lui-même.
J’aime la confusion entre “toi” et “moi” à l’approche de la clôture de cette magnifique “histoire sans parole Et sans cri”. Voici la raison pour laquelle je suis particulièrement impressionnée par le dernier vers : “Je suis cet Autre qui m’échappe”.
Je dis mille fois bravo à ce très beau poème.