Eléanor
Ma grand-mère avait toujours aimé les fleurs
Son plaisir était une passion qu’elle aimait partager
Son monde n’était que douceur
Coloré, délicat et parfumé
Au fond de son jardin
Caché par une haie de murier
S’étendait à l’ombre d’un vieux moulin
Son paradis privilégié
Aucun légume, ni fruitier n’y était planté
Des petites, des grandes aux couleurs chatoyantes
Seulement un régal pour les initiés
Une multitude de fleurs éclatantes
Pourtant elle adorait l’hiver
Pour une raison bien précise
Ce n’était pas une saison mortifère
Oh ! Non, quelle méprise
Dés que Noël pointait son nez
Les villageois même ceux au-delà du sémaphore
Venaient chercher comme à l’accoutumé
Les hellébores d’Eléanor
Ce poème est fleuri dans tous les sens du terme. Il se boit comme boisson rafraîchissante et vivifie comme la rosée du matin où l’on marche pieds nus, faisant corps avec les fleurs multicolores, en devenant une soi-même.
Léger et apaisant.
Merci
Très joli souvenir d’une grand-mère à la main verte, un poème fleuri au final délicat, qui tombe comme un flocon.
Je ne saurais mieux dire que Demy et Chamans.
Après plusieurs lectures seulement, je me suis aperçu que ce poème comportait des rimes, mais elles ne sont pas du tout forcées et elles m’avaient échappé. Je crois que c’est cela qui ajoute au charme de ce texte.
Merci Carinne ! J’aime beaucoup les héllébores et aussi les ellébores !
Elle a bien raison cette grand-mère !
L’hiver n’est pas une saison mortifère. Elle est la saison où la nature s’assoupit. Sans hiver, pas de printemps !
Les hellébores sont là pour nous rappeler que les fleurs n’ont pas disparu et qu’elles renaitront toujours plus belles.
Quel joli poème qui éclaire la grisaille de l’hiver ! Merci de m’avoir fait découvrir les hellébores, alias roses de Noël. Oui, comme dit Hermano, les rimes ne sont pas du tout forcées, c’est à peine si on les remarque, et pourtant elles apportent leur musique, discrètes et élégantes.
Un très joli hommage à cette grand-mère généreuse qui savait embellir la vie de son prochain, en mettant ses fleurs à disposition. On ressent à la fois le tendre souvenir d’une grand-mère aimée et d’une communauté villageoise.
Une question : Eleanor était-elle d’Aquitaine ? En tout cas, c’était une grande dame.