La terre nocturne
Baigné de sueur
Un homme s’y noie
Les mots…
Morts dans ces jardins d’eucalyptus
Le linge sale aux abords des massifs
Une main se tend dans les fourrés
Un regard des caresses se volent
Les mots c’est au dedans
Qu’ils sont les plus forts
Ils frappent ils cognent
Aveugles aux murs d’asiles
Dans les chambres sourdes
Un homme y repose
Sanglote en silence
Un homme venu des villes
Exclu des gares et parkings
La lune blafarde s’épanche
Sur la toile du lit hérissée
De doigts impatients
Il gît muet le regard docile
On le tourne on le prend
On le pourfend par derrière
Entre les jambes la blessure
En son fondement saigne
.
Sur son visage bruinent encore
Les sédiments nacrés du crépuscule
Les empreintes brunes de sang
Le gout âcre des larmes
La douleur, les bruits, la colère,
Sur lui n’ont plus prise,
Le mal absent du ventre
Et du cœur, il meurt.
Décidément je suis un ignare en poésie !
J’ai calé dès le titre…
HP 1980 ?
Que signifie ce HP ? HPI ? Une publicité pour la firme américaine ?
Et 1980 ? Une allusion au magnifique roman « 1984 » ? Arrivée de la gauche en 1980 ?
Je pensais que le texte allait m’éclairer…
La terre nocturne
Baigné de sueur
Un homme s’y noie
Moi surtout !!!
En sueur à force de chercher, mon esprit à essayer de s’accrocher : une main qui se tend, des mots qui se cognent, un homme exclut des parkings (tient cela me rappelle une poésie récente),
On le tourne on le prend
On le pourfend par derrière
Entre les jambes la blessure
En son fondement saigne
Mon dieu, j’espère que ce n’est pas ce que j’imagine…!
Et j’ai achevé ma noyade dans les derniers paragraphes.
Non décidément je suis un ignare en poésie !
Je suis resté au stade de la lecture de Babar et de la Comtesse de Ségur…
Hum… Loki, HPI, c’est peut-être toi mais peut-etre ne le sais-tu pas, comme tu ignores l’HP et tant mieux : j’espère que jamais tu ne le connaîtras !
Le titre et le texte me font tout de suite penser au titre d’Hervé Bazin « La tête contre les murs » et à l’univers opressant et quelquefois sordide des hôpitaux psychiatriques. Pourtant, pour en avoir fréquenté justement dans les années 80 (dans un contexte professionnel, heureusement ils n’ont pas voulu me faire bénéficier d’une petite ristourne !) je crois qu’ils étaient déjà devenus plus « humains » et qu’on n’y pratiquait plus les électrochocs à tour de bras.
Oui, ce texte me plonge dans cet univers clos, par-delà ces murs qui font peur et derrière lesquels on imagine tout ce qu’on ne sait pas, jsuqu’au pires expériences d’un Menguele, un fantasme qui ne correspond souvent plus à aucune réalité, aux images véhiculées par des oeuvres telles que « Vol au dessus d’un nid de coucous » ou « Shutter Island« .
Détresse, solitude, impuissance et enfermement (en soi) sont bien évoqués dans ce poème qui prend aux tripes et se mélant à nos propres fantasmes sur cet univers clos.
Hermano ! Merci de ces explications dont mon pauvre cerveau de non HPI avait besoin. Mais ce n’est encore qu’une faible lueur dans ma compréhension.
J’ignore toujours ce que signifie HP. Pour l’instant cela signifie pour moi hôpitaux de Paris. Que je remercie pour m’avoir sauver la vie deux fois et sans lesquels je n’aurais pas le plaisir de dialoguer sur ce site.
Loki merci , pour avoir lu ce texte, (peut-être un peu vite …) que Hermano a très bien commenté
Hp = Hôpital psychiatrique
Il s’agit là d’un viol commis sur un patient, au cours des années 80 par qui ? Patients ou personnels soignants, je ne sais pas. (il y a eu mort d’homme). Je n’ai ni inventé le lieu, ni les faits.
Hermano a très bien résumé toute l’horreur endurée par les malades. Depuis c’est vrai cela s’est un peu amélioré, mais jusqu’à quel point ?, « il faudrait y aller voir » vu le contexte actuel de ce qui se dévoile dans nos institutions.
Donc un grand merci à Hermano..
Loki Quand à la Comtesse de Ségur, vous vous trompez sur la portée de ses écrits, ses romans réalistes annonce Zola.
Bouloche.
Merci de toutes ces précisions qui m’éclairent complètement !
J’avais lu ton texte trés lentement, mais comme je ne connaissais pas cette histoire, je n’ai pu la comprendre.
Mais j’avoue que je la trouve tellement sordide, qu’il ne me serait pas venu à l’idée d’écrire une nouvelle sur ce sujet.
Bouloche, tu peux me dire « tu » bien que je sois sans doute beaucoup plus âgé que toi.
Rassure toi j’apprécie énormément la Comtesse de Ségur et j’ai lu pratiquement tous ses livres.
Loki Bonjour
bien le malentendu est donc dissipé
non je n’ai jamais lu la Comtesse de Ségur
quand à l’âge…ce texte date de 1985 donc 33 ans, (tu n’es pas centenaires ?)
je te remercie pour tes commentaires