« Les coulisses : partie d’un théâtre, située sur les côtés et en arrière de la scène, derrière les décors, hors de la vue des spectateurs. » 

 

Sabrina Maxwell croyait bien que son heure de gloire était arrivée. Toute sa vie elle avait soutenu la carrière d’Eric son mari.

Le 15 janvier 2009, le président Jo Black la nomma secrétaire d’État des États-Unis. C’est sans doute ce jour-là que la petite Sabrina Ridhum s’est vue occuper le poste de président en succédant à Jo Black qui ne pouvait se représenter.

La campagne avait été âpre et dure que ce soit dans son camp ou dans celui des Républicains. Mais aujourd’hui les sondages la pronostiquaient vainqueur.

En sortant du bureau de monsieur X, Sabrina était furieuse. Celui-ci, représentant du « Consortium », lui avait présenté les conditions du conglomérat pour la soutenir à l’élection. Elle avait jugé ces conditions inadmissibles…

 

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Le lendemain elle recevait une enveloppe… Des photos compromettantes ! Dans un moment de faiblesse, elle avait cédé aux avances d’un jeune démocrate à Dallas. Un piège… et malgré sa finesse politique, elle avait succombé.

Traumatisée par ce faux pas, le 11 septembre, elle était contrainte d’écourter sa participation à la commémoration des attentats de New York. La raison invoquée par son équipe : « un coup de chaud » pour s’être exposée au soleil pendant plus d’une heure. Quelques heures plus tard, son médecin fait savoir qu’une pneumonie lui a été diagnostiquée deux jours plus tôt. Cette annonce a lieu au moment où Jimmy Buster martèle qu’elle n’a pas l’énergie pour être présidente. Finalement, ce n’est pas le fait d’être malade qui lui sera le plus reproché, mais plutôt son manque de transparence vis-à-vis de son état de santé.

Le « consortium » continuait d’agir dans l’ombre

Quinze jours avant l’élection présidentielle, dans la plus grande discrétion à Sainte-Lucie, une petite île anglophone au sud de la Martinique, les membres du « consortium » s’étaient réunis et écoutaient le rapport de monsieur X.

Depuis de nombreuses années des groupes pétroliers, des compagnies minières, des industries chimiques, pharmaceutiques, agroalimentaires, des géants du Web avaient créé un trust aussi occulte qu’efficace…

  • Mes chers amis selon nos accords, j’ai rencontré Sabrina Maxwell. Comme vous avez pu le constater, elle est maintenant hors-jeu ! Cette petite dinde a refusé nos propositions. J’ai eu beau lui expliquer que les accords de COB 21, le Blackcare étaient un désastre pour les États-Unis et donc pour le « Consortium », elle voulait poursuivre la politique de ce nègre, celui-ci nous a trahis en reniant les accords qui lui avaient permis d’être élu.

 Un délégué leva la main.

–       C’est une bonne chose, mais vous pensez que Jimmy Buster fera l’affaire ? Il me semble pour le moins assez farfelu…

 

Je reconnais qu’il est assez atypique, mais j’ai pu l‘approcher !  Cela serait le premier président des États-Unis qui résisterait à nos conseils « avisés ». Je vous rappelle pour mémoire la Guerre du golf qui nous a permis de mettre la main sur plusieurs gisements de pétrole, la guerre d’Afghanistan si bénéfique avec les ressources en « terres rares » qu’apporte ce pays à l’industrie électronique, je ne parle pas de tous ces conflits qui nous permettent de vendre des armes et des avions aux belligérants des deux côtés. Les États-Unis sont, de loin, le plus gros exportateur d’armes au monde ; ils sont à l’origine d’environ 30 % des transferts d’armes classiques et fournissent des armes à plus de 170 pays. Nous sommes aussi les plus gros pays producteurs et exportateurs d’avions de combat avec la Russie. Et après chaque guerre nos industries participent à la reconstruction des pays !

Le délégué releva la main.

  • Vous avez pu l’approcher, mais quelle a été sa réaction ?
  • Il est d’accord pour suivre toutes les recommandations du « Consortium »…

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Monsieur X se frotte les mains : tout baigne… Le « Consortium » va être content !

Après le cauchemar qu’a été la campagne présidentielle pendant 17 mois, le 8 novembre 2016 Jimmy Buster a remporté l’élection américaine 2016. 

Pourtant monsieur X a eu des sueurs froides, le pari était risqué.

Jimmy Buster impulsif, agressif et dépourvu de toute expérience politique est plutôt connu pour son immense fortune, ses gigantesques buildings, ses divorces et son émission de télé-réalité « The Apprentice » qu’il animait depuis 2004. Monsieur X le sait, il a caché aux médias qu’il a été opéré discrètement de la prostate. Contrairement à Sabrina il veut donner l’image d’un futur président en bonne santé.

Se sachant soutenu, il a tout osé.

Il a dénoncé « un système truqué », accusé des responsables politiques et des médias de « corruption », proposé de construire un mur à la frontière mexicaine — payé par le Mexique — pour empêcher l’immigration, d’expulser 11 millions de clandestins, d’interdire l’entrée du territoire aux musulmans pour se protéger du terrorisme. Par ses propos outranciers et démagogiques, il a séduit un électorat populaire, de couleur blanche, opposé à l’intelligentsia bostonienne.

Le 20 janvier 2017, monsieur X envoie un mail codé à tous les membres du « Consortium » : le renard est en place.

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Jimmy Buster est installé dans son bureau à la Maison-Blanche.

  • Ça y est mon bon Steve, on les a bien eus !

Stephen « Steve » Baron vient d’être nommé par le président élu, Jimmy Buster, « haut conseiller et chef de la stratégie » dans la nouvelle administration. L’ancien directeur de campagne, proche des milieux d’extrême droite, va conseiller dans les moindres détails le président républicain.

  • Oui Jimmy, mais il ne faut pas oublier tes promesses !
  • Mes promesses ! Ce n’est pas ce conglomérat qui va m’imposer sa loi ! Je n’en ai rien à foutre.
  • N’oublie pas que ce sont eux qui t’ont aidé à être élu, contre Sabrina Maxwell, elle a bien failli passer…
  • Ce sont les affaires ! Quand cela arrangera leurs affaires et les miennes, je prendrai des décisions dans leur sens sinon : I fuck them…

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Monsieur X se faisait bien du souci. Ce Jimmy Buster était vraiment incontrôlable. Bien sûr sa décision de quitter les accords de COP21 allait dans le bon sens. Toutes ces contraintes que voulaient imposer les écologistes étaient une atteinte inadmissible aux profits des grands groupes énergétiques. Le réchauffement climatique, une lubie des scientifiques… Mais ses idées sur le protectionnisme étaient une aberration. Les multinationales avaient besoin du monde entier pour vendre leurs produits. Plusieurs fois monsieur X, avait essayé de rappeler ses promesses à Jimmy Buster. Il n’écoutait plus personne, même pas Stephen Baron.

Et ce 18 août 2017, le « haut conseiller et chef de la stratégie », avait quitté la Maison-Blanche et retrouvé des fonctions au sein de Breitbart News, site d’information proche de l’extrême droite. Pourtant « Steve » était le Cheval de Troie que le « Consortium » avait placé auprès du Président. Plusieurs membres du groupement manifestaient leur mécontentement.

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Le mécontentement se transforma en colère quand la crise avec la Corée du Nord atteignit son paroxysme…

Le président depuis ses vacances dans son golf de Bedminster avait prévenu Kim Jong-un que « s’il fait quoi que ce soit visant Guam, un autre territoire américain ou un allié des États-Unis, il le regrettera vraiment et il le regrettera rapidement ».

Plus tard, en réponse à une menace de Kim Jong-un.

« Ce n’est pas un défi. C’est une déclaration. (…) Il ne va pas continuer à menacer Guam. Il ne va pas menacer ni les États-Unis, ni le Japon, ni la Corée du Sud. »

Le président en profita pour dénoncer la passivité de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche. « Il est grand temps que quelqu’un parle haut et fort pour les habitants de notre pays et les habitants d’autres pays ».

Un des membres du « Consortium » avait téléphoné à monsieur X.

  • Nous avons un correspondant placé dans le haut commandement militaire américain. D’après lui le Président a demandé que la riposte nucléaire soit mise en alerte. Il en demandera le déclenchement, au cas d’une nouvelle escalade de Par exemple un tir missiles autour de l’île américaine de Guam, dans le Pacifique.
  • C’est du bluff, jamais il ne va le faire !
  • Peut-être, mais avec un individu imprévisible, on a tout à redouter. Nous l’avons mis en place pour qu’il serve nos intérêts et non pour qu’il fasse des conneries !

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Deux jours après, un message codé arrivait dans la boite de monsieur X.

« Un missile vient de tomber sur Guam ! Le pire est arrivé. Le renard va mordre, c’est foutu… »
Un feu nucléaire allait embraser la planète, ce serait les catastrophes d’Hiroshima, de Tchernobyl et Fukushima multipliées par dix.

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Calmement, monsieur X se rendit dans son bureau, d’un tiroir il sortit une petite boite noire. Il débloqua un bouton rouge et appuya dessus…

Peu de temps après une dépêche tombait dans les agences de presse du monde entier.

« Le président Jimmy Buster est mort. Il a été retrouvé affalé sur son bureau de La Maison-Blanche victime d’une crise cardiaque ».

 Jimmy Buster avait été opéré de la prostate. Le chirurgien payé par monsieur X, avait fixé sur l’os du bassin une « puce » activable à distance et libérant une substance entrainant un infarctus.

Selon la constitution, Mike Two le vice-président allait remplacer Jimmy Buster .