Avec le programme Apollo, les petites phrases ont été largement relayées, les petits gestes scrutés, dans ce qu’il est convenu de considérer comme une brève conquête à histoires.
La sémantique aura eu autant d’importance que l’astronautique dans cette épopée humaine et technologique
Mais au fond, quel message fondamental portent ces hommes aux vaisseaux faits de matériaux innovants, et au caractère trempé dans l’acier ?
Je ne crois pas sincèrement qu’ils aient cru un seul instant sur la lune, constituer l’avant-garde de la nouvelle frontière de demain
Un premier coup d’oeil aura presque suffi !
« Notre planète est d’une désolante magnificence, pour nous autres, les terriens »
C’est ce que je dirais si j’étais chargé de porter un message à l’adresse des sélénites
Nous rêverions de disposer d’une telle splendeur jusqu’à la consommation des temps, malgré l’implacable finitude inscrite dans notre histoire
Nous ne sommes pas à la hauteur d’une telle merveille , royaume de perfections.
C’est même tout le contraire !
Il est parfois dans la nature humaine de balafrer les visages trop beaux.
Autant de sources d’un dépit qui nous laisse une éternité de regrets
« Magnifique désolation »
La conviction intime des astronautes découvrant les panoramas lunaires est forte déjà que nous n’avons pas d’avenir sur ce sol stérile, couleur plâtre sale.
Quand bien même ils se gardent de livrer le secret de leur coeur!
Ils savent pourtant le faire en certaines occasions , tous les amateurs d’Apollo gardent en mémoire « un Cernan » bondissant et chantant, au dessus de la grise vallée de Taurus-Littrow, là-haut.
Les héros à étoffe de poètes , peuvent donc se permettre une élégance d’oxymore, en faible gravité… »Magnifique désolation »…
Tels des touristes s’émerveillant d’une exotique misère, magnifiée par le sourire morveux et le regard étrange d’un gosse qui pose, sur fond de vestiges prestigieux d’un temps révolu.
C’est photogénique, générateur d’un trouble fulgurant, mais ça n’est qu’un monde figé d’où rien ne peut se créer, sinon qu’un océan de tempêtes et de désillusions
C’est probablement désolant pour les amoureux éconduits d’une conquête morte dans l’oeuf, mais Dieu que ce fut magnifique !
Bonjour camarade ! Très heureux de te retrouver ici !
Tu nous parles d’un temps que les moins de … 20 ans ? ne peuvent pas connaître.
Un beau texte et de magnifiques images… C’est vrai que pendant un temps on a pu croire que le Père Noël n habitait plus à Rovaniemi, au pays des aurores boréales, mais encore plus loin là bas dans le ciel.
Saint Augustin ne nous disait-il pas que le bonheur, c’est de continuer à désirer ce que l’on a déjà…
Serons-nous assez sages pour cela ? Je n’en suis pas trop sûr !
En tout cas, merci Gatsby pour ce texte et j’espère que tu trouveras le site suffisamment à ton goût pour nous en délivrer d’autres !
Comme souvent’ ce texte me fait penser à une jolie chanson :
https://www.google.fr/search?q=monsieur+gordon+cooper+henri+salvador&oq=monsieur+gordon&aqs=chrome.2.69i57j0l3.12057j0j4&client=tablet-android-samsung&sourceid=chrome-mobile&ie=UTF-8#mie=e,,monsieur%20gordon%20cooper%20henri%20salvador,H4sIAAAAAAAAAONgVuLRT9c3LDTNSrIwTMt7xHidkVvg5Y97wlJnGSetOXmN8RgjF1dwRn65a15JZkmlkA4XG5SlxCUghaJXg0GKjwtFRKmT8dHqzlWsTYyc_Gx2CprVL-wFGCUYFBi1CrkMRZ9-qreXEFdQ1eLLSM0rylQoTswpS0zJL_o0Z_piViEuTv1cfQPj-JzCSlWQSg0GLhvRc6uAWhgUxLTEcvPzijNTS4sU0vOLUvLzFJLz8wtSIVpFUR2hCtKkwcADAMCJ51rrAAAA
Un peu long comme lien, mais bon !
Moi aussi Gatsby, je suis vraiment ravie de te revoir !
Bienvenue chez nous, maintenant chez toi aussi.
J’aime le titre de ton texte, cet oxymore, délicatement choisi, que je trouve très pertinent.
Une « désolante magnificence » qui a permis ce magnifique accident appelé l’être humain se produise, l’enfant ingrat qui n’a jamais cessé de regarder les étoiles en rêvant d’un meilleur terrain de jeu.
J’aime les tournants plutôt inattendus que prend ce texte : partir du « programme Apollo », prendre des routes de poussière tortueuses et pour finir entrer dans le vif du sujet.
Merci à toi !
Purana
Merci pour votre accueil les amis.
Vous savez combien c’est déjà un grand plaisir que de tutoyer des plumes aussi alertes et inspirées que les vôtres!
@Hermano: tu tapes juste non seulement en devinant que j’ai effectivement vécu ( j’étais petit) la fameuse « sainte nuit » du 21 juillet 1969 ( en France) et que j’ai développé une appétence pour cette épopée sans autre lendemain que mes regards toujours émus vers la lune, mais aussi en portant à ma mémoire cette chanson « Gordon Cooper » douce et prémonitoire quant au devenir du programme Apollo ( j’ai eu pour un Noël le fameux « habit de cosmonaute » comme on disait alors ,et directement inspiré du programme Gémini donc celui où Cooper fut actif) . Merci donc.
Je précise que mon petit texte m’a été suggéré par un projet dans le cadre d’une discussion sur un forum d’astronomie dans lequel je sévis un peu.
« En juillet 2019, tous les passionnés d’astronautique fêteront les 50 ans d’Apollo 11. Mais sans retour humain sur la Lune. La Nasa a en effet abandonné le projet d’un vol orbital habité. Pas d’Homme donc, mais des robots : un atterrisseur et le rover lunaire d’Audi seront envoyés sur le site d’Apollo 17 par le projet Sanctuary, qui profitera de l’occasion pour laisser une trace de l’humanité sur la Lune en y déposant 17 disques gravés. »
Enfin, je ne discute pas Saint-Augustin et sa fulgurante formule qui trouve là un sens tout particulier: continuer à désirer farouchement sa planète au point de se battre pour elle….contre nous-mêmes!….question de survie.
@Purana: Enfant ingrat et heureusement rêveur me semble effectivement de justes qualificatifs pour désigner notre statut dans l’immensité à ce jour vide d’autres signes de vie.
Cessons d’être ingrats avec notre vaisseau bleu qui fatigue un peu, mais continuons de rêver car après tout ça permets d’avoir des projets d’avenir!
« Magnificient désolation »: rendons l’ oxymore originel à son créateur, Buzz Aldrin, disons qu’il m’a amené vers notre terre mais je persiste: « que ce fut beau »…..
Amitiés à tous deux et bravo pour votre initiative.
Vous êtes courageux.