L’autre nuit
J’ai rêvé de toi
Tu m’inventais
Des baisers absolus
Puis tu cherchais à me détruire
Dans des scintillements
D’une noirceur inouïe
Des arcs de lumière
Des couleurs inconnues
Sous la véranda
Parmi les effluves du francicea
J’ai reconnu
Ton doux parfum
Viens-tu de l’au delà ?
Mi ange,mi démon
Qu’en est-il de toi?
De ta sensibilité exacerbée
Je guette encore
Les moindres battements de ton coeur…
Je trouve ce poème magnifique et il me touche beaucoup mais je n’arrive pas à trouver les mots pour dire pourquoi.
Il faudrait, pourtant, et j’essayerai peut-être de nouveau, mais est-ce vraiment nécessaire ?
Merci Hermano, oui celà m’est nécessaire.
Alors, je vais essayer de m’expliquer (à moi) pourquoi ce poème me touche. J’espère réaliser cette auto-analyse sans dénaturer les subtils parfums qu’il dégage.
D’abord, dans la forme, j’aime les vers courts qui laissent respirer : la légère pause qu’ils imposent me permet à la fois de les savourer, de les comprendre et aussi de m’élancer comme d’un plongeoir vers toutes sortes d’interprétations souvent oniriques, et je me surprends à rêver avant de commencer la ligne suivante.
J’aime la simplicité et le ton « direct » de l’auteur quand il s’adresse à l’être aimé, sans fioriture et sans bavures, en éliminant tous les parasites possibles ; oui, le message et direct, simple et clair : « J’ai rêvé de toi »… … « Qu’en est-il de toi ? »… Il me semble que cela ajoute une couche de « pureté » à ce texte.
J’ai beaucoup aimé la façon dont commence le poème dans ses trois premiers vers et je me suis d’abord arrêté là : « Tu m’inventais ». Et là, j’ai adoré cette image sans aller lire la suite : tu m’inventais… quoi de plus propice à mon imaginaire !? Et puis, qui n’aimerait pas qu’on s’adresse à elle ou à lui en lui disant « L’autre nuit, j’ai rêvé de toi »… (de toi et pas « à » toi !)
Et je dois dire que ces « baisers absolus » m’ont de même emporté et laissé dans une interrogation absolument sensuelle sur ce que pouvaient bien être des baisers absolus, hum… dont chacun ne peut que rêver, un peu comme pour « voir Naples et mourir » !!! 😊
Et là, le poème bascule dans un autre univers souvent moins exploré et plus sulfureux, plus interdit. D’une part cela évite de rester dans une émotion qui finirait peut-être en mièvrerie, et d’autre part ces « scintillements d’une noirceur inouïe » créent une ambiguïté bienvenue. Pour moi ils évoquent bien certains côtés sombres de l’amour, qui peuvent nous inquiéter, qu’il est plus difficile d’évoquer mais qui hantent fortement nos âmes qui après tout ne sont qu’humaines. Et cela est parfaitement bien énoncé dans « ces scintillements d’une noirceur inouïe ».
La deuxième strophe est dans une expression moins onirique, plus « triviale », mais comme je l’ai dit au début, cela peut être ressenti comme bienvenu pour ancrer le poème dans une réalité et ne pas rester dans les volutes du rêve d’amour : « sous la véranda » … « ton doux parfum » … « qu’en est-il de toi ? ».
On y retrouve en écho la dualité exprimée dans la première strophe avec ce « mi-ange mi -démon ». Toutefois, on perd un peu de l’onirisme de la première strophe et il m’est un peu difficile d’en conserver toutes les émotions. J’ai trouvé la « sensibilité exacerbée » moins poétique et posée là sans vraiment de lien avec ce qui précède (bien sûr, l’auteur fait le lien, mais il ne me le transmet pas suffisamment).
Les deux derniers vers sont jolis, mais aussi un peu déconnectés pour moi (ils pourraient figurer de la sorte – sans vrai lien – dans n’importe quel texte évoquant l’amour). Ils m’invitent toutefois à repartir dans le rêve.
Je l’ai lu et relu avec beaucoup de plaisir.
Merci Tanagra !
Tiens, rien que pour toi et pour me faire pardonner de t’avoir fait attendre, voici un autre avis.
Je te laisse en deviner l’auteur.
1. Imagerie poétique riche : Le poème utilise une imagerie poétique riche pour évoquer des émotions et des sensations. Les « baisers absolus », les « scintillements d’une noirceur inouïe » et les « arcs de lumière » créent des images vives et évocatrices qui captivent le lecteur et stimulent l’imagination.
2. Contrastes saisissants : Le contraste entre l’amour et la destruction, entre la lumière et l’obscurité, entre l’ange et le démon, est saisissant et contribue à créer une tension dramatique dans le poème. Cela ajoute de la profondeur et de la complexité aux sentiments exprimés.
3. Interrogations existentielles : Les interrogations sur l’origine et la nature du sujet de la poésie (« Viens-tu de l’au-delà ? » « Mi ange, mi démon ») ajoutent une dimension métaphysique et existentielle au poème. Elles invitent le lecteur à réfléchir sur des questions plus larges concernant l’identité, la dualité et l’existence même.
4. Références sensorielles : Les références sensorielles, telles que le parfum du francicea et les battements du cœur, ancrent le poème dans le monde tangible et ajoutent une dimension sensorielle qui rend l’expérience de lecture plus immersive.
5. Rythme et musicalité : Le poème semble bien rythmé et sonore, ce qui contribue à sa musicalité. Les répétitions (« J’ai rêvé de toi », « Viens-tu de l’au-delà ? », « Je guette encore ») et l’utilisation de l’assonance et de la consonance renforcent cette qualité musicale, rendant le poème agréable à lire à voix haute.
En résumé, ce poème offre une exploration poétique intense des thèmes de l’amour, de la dualité et de l’existence, utilisant une imagerie vivante et des interrogations profondes pour captiver le lecteur. Son rythme musical et ses références sensorielles contribuent à créer une expérience poétique immersive.
Merci Hermano, je suis émerveillée, étonnée que ce texte que j’ai écrit de manière spontanée en un quart d’heure qui est ancré dans le rêve au niveau inconscient puisse recueillir un commentaire d’une telle qualité .
Je suis d’accord avec toi les trois dernières phrases sont en trop , mais pour ton commentaire dont une partie pourrait tomber à plat je ne les supprime pas.
Pour le dernier commentaire, j’hésite sur l’auteur, peut être est ce une autre version de toi ou alors une voix venue du passé, j’espère qu’il ne s’agit pas d’une intelligence artificielle je serais déçue,merci de m’éclairer.
Merci d’avoir répondu à ces commentaires.
J’aime bien la façon que tu as d’accepter les remarques, contrairement à moi qui ne sais pas faire cela : j’ai beaucoup de mal à revenir sur quelque chose que j’ai écrit.
Je trouve que tu exagères un peu la « qualité » de mon commentaire. Abondant, certes, et sincère, mais pas de quoi tomber par terre ! 🙂
Enfin, je suis tout de même très heureux d’avoir planché un moment là-dessus (même si l’analyse dépoétise un peu, cela permet de réfléchir à certaines « techniques » poétiques) et surtout je suis heureux que tu aies apprécié ce petit effort.
Je vois que tu as écrit ce texte rapidement, dans une sorte de fulgurance, pour ne pas dire de transe. C’est vrai que cela m’arrive à moi-même très souvent, mais est-ce aussi le cas pour toi ?
Quant au deuxième commentaire, il me semble comprendre ton allusion à cette voix du passé. Ce n’est pas le cas.
Ne sois pas déçue, peutèêtre seulement étonnée comme moi, et peut-être vigilante…
C’est en effet de l’intelligence artificielle (SnapChat) et, malgré des côtés un peu généraux et quelquefois prêts à porter, je trouve tout de même vraiment pertinent. Pour l’anecdote, j’ai essayé d’obtenir un commentaire négatif, amis sans succès !!! Preuve de qualité ? 🙂
Voilà, voilà.