Dans la chambre :
- Allez, zou, habille-toi! Comment ça je ne suis pas drôle? Aujourd’hui, c’est dimanche : aujourd’hui c’est piscine. Non, tu ne peux pas rester dormir. Non, il n’y a rien à manger, j’y vais d’ailleurs … faire les courses.
Dans l’entrée :
- Je suis drôle avec mes boutons de manchette? Ben v’la aut’ chose, oui, j’étais bizarre avec mes boutons de manchettes, fatigué…oui, drôle, je suis moins sûr, grouille toi, je t’attends.
-
Elle est bizarre ta bague tu me la prêtes ?
De loin :
-Tout ce que tu veux ma chérie, on n’a plus le temps, là, il faut y aller.
Dans la voiture : (Parce que, maintenant, pour chopper les petites, faut assurer … le ramassage scolaire)
-Ta ceinture ! Il faut tout leur dire …
- Qu’est ce qu’il y a dans ta mallette ? Ça fait une bosse ?
-
Oui, aussi. On ne touche pas. Non !C’était pour savoir si j’avais des médocs ? ??!!!Oui, je vais te filer des cachets, attends je me gare, tu es arrivée. Les jaunes c’est tous les jours, oui, autant que tu veux, mais non petite imbécile, ce n’est pas dangereux, qu’est ce que c’est, c’est bon, oui, des vitamines…Et regarde moi, mieux que ça ! Et les bleus, oui, les pâles c’est une fois par semaine, si c’est fort, un peu mon neveu ! Avec ton degré d’anémie, je veux et ça tu le prends aujourd’hui et demain, par ce que je n’ai pas fait tout le temps attention.
Au retour : Pour choper des petites, maintenant il faut se lever de bonne heure, elles ont des plannings d’enfer, mais j’ai pigé le truc, j’y vais moi dans les lycées, pour, mon … travail, mais attention, en dessous de dix huit ans, c’est niet. Je te jure, ce qu’il ne faut pas inventer, par ce que le soir, elles sont mignonnes, mais le matin…Le matin, c’est autre chose, va leur expliquer,
- Quoi, tu travailles tous les jours…Si tôt que ça ! Je t’en fich’rais…
Mais le matin, le matin, je n’ai pas que ça à faire … le matin à perpète…Le matin il y a quelque chose qui me manque. Et puis, elles s’y sont mises à deux, mes deux ex, je veux dire :
- On a inversé nos weekends.
Moi : « Cela revient au même ? »
- Ben tu vois, pas exactement, Bernard ne pouvait que le deuxième et le quatrième et donc…alors Tricia a pensé …
Et j’ai rempilé pour le mois complet. En fait, elles se sont entendues, pour une fois. Note, je les adore, mes gamins, mais, parfois je m’y perds, Jérémie c’est piscine, samedi, dimanche .Il n’a pas compris quand je me suis garé à coté du stade de foot, dimanche dernier : « Papa, t’es fatigué ?
- Oui je suis fatigué, vas jouer mon gamin…
-
Papa, là, t’es vraiment fatigué !»
Oui, j’ai envie de me reposer, de m’appuyer délicatement la hanche sur la sienne, de l’embrasser, à l’endroit le plus chaud, au haut de la nuque, de souffler doucement sur les petits frisons qu’elle a dans le cou, de la sentir tressaillir. De sentir son corps ployer, d’étudier la cambrure de sa hanche, son point de non-retour, si sa cuisse se dérobe, c’est gagné. Elle attirera ma tête sur ses seins, mélange de crêpe et d’Heure Bleue et j’aurais beau crisper les paupières, elle le verrait et elle me le dirait : « Ouh, viens là, toi, tu vas encore me faire ta tête d’homme heureux. » Mais c’est fini tout ça …
Et c’est pour ça que je roule vers mon gamin, par ce que tous les deux, on s’aime, bordel !
Bonjour Tanagra, J’avoue que je suis perdue… Le narrateur est apparemment un homme séparé deux fois. Il adore ses gamins, un certain Jérémie et ??? Avec qui parle-t-il ? Ses interlocuteurs semblent varier… Il avait une nouvelle relation amoureuse mais c’est fini, il s’est fait “choper” ? Qui est au juste ce personnage qui -dixit -va dans les lycées, pour, mon … travail, mais attention, en dessous de dix huit ans, c’est niet. Un chasseur de Lolitas ?
En ce qui me concerne, j’ai besoin de plus d’indices….
Line, le terme de chasseur de Lolitas est adéquat, paradoxalement notre héros ( fatigué ) reste amoureux de sa deuxième ex.
Le protagoniste parle à sa dernière conquête, puis se remémore une de ses discussion avec sa deuxième femme, et ensuite ce sont ses pensées qui se déroulent.
Je suis d’accord avec Line ce texte n’est pas clair, même après une explication !
Je crains de comprendre que le héros est un émule de Gabriel Matzneff…
Cela craint en ce moment…
Loki je ne vois pas ce qui te permet de faire un tel amalgame. Mon personnage n’a de relations qu’avec des personnes majeures et consentantes, je n’approuve pas ton besoin perpétuel de recourir à la polémique et d’ailleurs le fait de citer la personne incriminée est des plus maladroit.
“je n’approuve pas ton besoin perpétuel de recourir à la polémique”
Je pense que tu n’as de leçon à me donner en la matière, souviens toi d’une polémique récente…
Cordialement
Indépendamment du thème, je voudrais revenir sur la construction de ce texte
Si on publie c’est pour être lu: il faut penser au lecteur et lui donner des « balises » pour le faire naviguer dans notre texte : avoir un propos, une écriture cohérente. Cohérence ne veut pas dire académisme, mais une certaine logique.
Or ici, le texte est complètement éclaté tant au niveau de l’histoire qu’au niveau de la forme.
Au niveau de l’histoire
– des « indices » qui ne mènent à rien et déroutent le lecteur : elle est drôle ta bague ? Et plus loin, les médocs, ce sont ceux du narrateur ? Mais il en donne à sa conquête ? et que signifie la phrase ça tu le prends aujourd’hui et demain, par ce que je n’ai pas fait tout le temps attention.
– une bifurcation brusque vers les deux ex
– un nouveau virage moins brusque vers les gamins. Mais il n’est question que de Jérémie. À tel point que je me suis demandée si au début le narrateur ne parlait pas à sa fille ?
– un autre virage brusque vers la scène avec son ex.
– La question Je ne vous ai pas dit comment je me suis fait choper ? n’a aucune réponse. Le lecteur est abandonné à lui-même… La promesse du titre était pourtant bien là…
– Avec une conclusion qui n’a rien à voir avec le reste du texte : « parce que tous les deux on s’aime, bordel ! »
Au niveau de la forme :
– 1er § : saut de ligne, plus de tiret, plus de retrait de texte, alors qu’on reste dans le dialogue, ou plus exactement dans un dialogue dont une réponse est suggérée. Idem dans la scène dans la voiture.
– La forme est parfois la même pour le dialogue et la voix intérieure du locuteur : la tirade sur les médicaments, suivie de « pour chopper les petites » …
En complément, au niveau de la forme :
– Choper dans le sens d’attraper s’écrit avec un seul « p ». Voici la définition de chopper : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/chopper/15665
– Deux coquilles : parce que s’écrit en deux mots (par ce que le soir, par ce que tous les deux), ses seins et non ces seins.
Je n’ai pas retrouvé la richesse et la sophistication de ton vocabulaire. C’est bien sûr ton choix, mais cela donne une tonalité bien spécifique à ta plume, une “signature scripturale”. C’est dommage de s’en priver.
Je te suggère de repenser à ton texte en te demandant où tu veux emmener ton lecteur, d’essayer de te mettre à sa place pour lui indiquer le chemin. Même si, in fine, le lecteur lira ton histoire à l’aune de sa propre expérience de vie, il importe qu’il accepte de s’y laisser entraîner.
Malgré plusieurs lectures attentives du texte et des commentaires, j’avoue que je vacille entre un Nabokov de banlieue qui aurait tout de même une petite famille à charge et un Émile Louis revisité, à cause de cet énigmatique ramassage scolaire ! Bref, il faut comprendre que, cette fois, je n’ai pas compris.
Oui, le texte peut évoquer une grande fatigue et surtout – pour moi – une vraie confusion mentale, celle dans laquelle le personnage aux boutons de manchettes (j’ai aimé ce détail si kitch) me plonge avec lui… 😊
Après tout, je me dis que les médicaments sont les siens mais que, dans sa confusion (ou sa perversité ?), il essaie de les faire avaler par quelqu’un d’autre. Ah ! L’ignoble ! Serait-ce possible ?
Bonjour Tanagra,
Nous avons pris note de tes modifications qui ont reflété (certains des) commentaires ci-dessus.
En effet, l’une des caractéristiques importantes de notre site, c’est le soin que nous apportons à rédiger des commentaires constructifs, bienveillants, bien que pas toujours complaisants.
Sur ce site, nous adhérons à certains “gentlemen’s agreements”. Merci d’informer le lecteur de toutes les modifications apportées dès la soumission du premier commentaire. Cela, afin de garder des échanges cordiaux ainsi que pour éviter que ces derniers ne perdent de leur sens.
Dans le cas où on ne serait pas d’accord avec une remarque, il faudrait expliquer pourquoi, ne serait-ce que pour rester cordial, et également inciter les commentateurs à poursuivre la lecture des textes et à les commenter.
Cordialement,
Purana, administrateur
Pour donner suite à la remarque de Purana, c’est vrai que chacun est propriétaire de son texte et a le droit de le changer ou de le retirer, mais pour qu’ici le fil des commentaires reste cohérent, tu aurais peut-être simplement pu ajouter un commentaire ou un hors-texte pour indiquer ce que tu avais changé.
Autres choses à propos de mon commentaire précédent :
Pardon, dans un abus de langage, d’avoir parlé d’un “Nabokov” de banlieue.
Nabokov n’avait apparemment rien d’un prédateur et on ne peut pas assimiler l’auteur à son personnage. J’aurais dû écrire “Humbert Humbert”.
Peut-être, Tanagra, suis-je complètement hors sujet en me focalisant sur un possible côté prédateur et sur “Lolita” mais, comme tu as toi-même écrit en commentaire que le terme “chasseur de lolitas” proposé par Line était adéquat, je me suis rappelé que ce roman avait fait un gros scandale et avait même été interdit aux U.S. et j’ai voulu en savoir davantage car par ailleurs il est considéré comme un chef d’œuvre.
Et j’ai trouvé l’article de Wikipédia très intéressant et très documenté, surtout au chapitre “Analyse de l’œuvre” : https://fr.wikipedia.org/wiki/Lolita et j’engage vraiment les auteurs de romans ou de nouvelles (suivez mon regard) à jeter un œil et à découvrir toutes les subtilités incluses par l’auteur et qui donnent de “l’épaisseur” à son histoire.
Finalement, bien que je ne relise presque jamais un livre, tout cela me donne envie de relire Lolita, que je vous conseille si vous ne l’avez jamais lu.
Et pour conclure… j’espère, Tanagra, qu’avec tout cela tu auras atteint le record du nombre de commentaires !