En avançant vers l’inconnu, j’aperçois cette silhouette qui m’attend les bras ouverts, venant de loin, de trop loin, d’au-delà…
Possédée par cette folie amoureuse pour une ombre enveloppée de voiles de secrets, je l’approche pétrifiée et je me dis qu’il me faut garder mon calme sur ce fil du rasoir au bout duquel m’attend le pays des Mille et Une Nuits.
Tu m’avais dit que dans ton monde de l’autre côté, il n’y a que la conscience universelle qui règne et que pour celle-ci la notion de temps n’est qu’un caprice, c’est une sorte d’ici et maintenant éternel sans passé ni futur.
Je me demande donc pourquoi ne pas s’aventurer sans désespérer ni clamer victoire puisque le lendemain n’arrivera peut-être jamais et l’ancien ne se répétera plus ; oui, il faut que j’habite le jour.
Prends ma main et aide-moi à passer ce filin sans regarder le gouffre au-dessous où ce monstre béant est la seule autre option.
Chérissons chaque seconde, vivons !
image : Antoine Jossé 1970 ~ Surrealist sculptor and painter
Texte émouvant, mais dont je m’interroge sur la symbolique.
Est-ce le fil de la vie de chaque homme se déplaçant au-dessus des embûches de l’existence et la silhouette celle de Dieu attendant sa créature ?
Serait-ce au bout du fil, le paradis lieu éternel sans passé ni futur ? Et le monstre béant, l’enfer ?
Si je suis de confession musulmane, une des 72 houris qui attendent chaque martyr ?
Une autre interprétation ?
Je lis ce texte comme une lettre sur l’amour plutôt que comme une lettre d’amour.
Le titre et l’image me font penser que l’amour est un exercice d’équilibre, d’équilibriste, et il faut que je cherche pourquoi…
Le texte lui-même évoque plutôt le chemin vers l’être aimé, chemin si ténu, si incertain, dont l’auteure semble avoir peur et dont l’issue ne serait pas certaine. Alors, si j’ai bien compris, elle préfère vivre le moment présent plutôt que cette quête périlleuse.
Mais ai-je bien compris ?
Je vous remercie tous les deux de tout cœur d’avoir pris la peine non seulement de lire, mais également de commenter mon modeste texte.
C’est en effet l’une des lettres d’amour d’une série, dont la plupart ne sont pas publiées. Il ne s’agissait en aucun cas de définir « l’amour » mais de s’adresser à l’être aimé (perdu) vivant désormais au loin, dans ce pays où la notion de temps telle que nous la connaissons ici n’existe pas.
Je suppose que ceux qui s’intéressent à l’astronomie pourraient avoir moins de mal à comprendre le contenu.
Loki, J’admire tes interprétations imaginatives dont chacune pourrait être juste.
Hermano, je suis désolée de t’avoir induit en erreur.