Ce chemin inconnu, allée attirante et pourtant obscure et mystérieuse, cette grande mise à l’épreuve c’était notre route de la soie sur laquelle nous errions, nourris du vin des cavernes et du pain cuit au four par la gitane diseuse de bonne aventure dont les grands yeux noirs parlaient et dont les lèvres étaient verrouillées, car elle ne voulait pas dire ce qui nous attendait.
Il m’arrive l’envie de te parler de mots écrits en langue secrète gravée dans la roche sur notre route de la soie : l’histoire de Sheherazade qui trouva son roi en train de chercher de l’or, cet homme sans corps, rien d’autre qu’une âme palpitante, qui vint et puis s’en alla sans jamais lâcher la main de sa princesse déçue.
Je suis revenu plusieurs fois sur ce texte et il me semble entendre de nouveau la Pythie de Delphes.
Pourtant il me semble aussi qu’à chaque fois le message devient plus clair, qu’à chaque fois je peux imaginer et percer le mystère. C’est ce qui fait le véritable charme de ton texte et qui me donne envie d’y revenir… Je dois dire que le dernier mot me laisse à chaque fois sur une impression de grande tristesse pour clore cette nouvelle lettre d’amour.
Et je me sens devenir le sultan de mon quartier, prêt à suivre cette énigmatique route de la soie que tu évoques, prêt à affronter pour ma Shéhérazade tous les tigres du Bengale et tous les tigres de papier !
Je regrette pourtant de ne pas savoir ce qui attendait les amants sur cette route de la soie mais je ne redoute même pas les vents de sable tant que je pourrai tenir cette main !
Ce texte, puisqu’il force mon imaginaire, m’encouragerait à répondre par un bout de poème lui aussi impénétrable, mais comme je sais que tu n’aimes pas trop ça je vais m’abstenir et continuer à songer à ce roi qui ne peut plus lâcher la main de sa Shéhérazade.
Cela me fait beaucoup de bien et beaucoup de plaisir de constater que tu as pris ton temps pour lire et relire mon humble texte avant de le commenter. Et quel commentaire !
À mon tour, j’ai hâte de lire ton texte en écho au mien.
Tu l’as bien saisi : bien que je puisse tolérer des “commentaires poétiques” occasionnels, je préfère généralement les voir publiés sous forme de post indépendants avec un petit sous-titre : en écho à …, inspiré par …, en réponse au…, etc.
Tant de “commentaires poétiques” méritent une place plus visible sur le site.
Alors, n’hésite plus et bénis-nous du fruit de ton imagination comme tu l’as déjà fait auparavant.
EX : ” Le coup de foudre d’Abdul“.
Oui, ce que j’aime chez toi, c’est ton imagination débordante qui peut aboutir à des publications de textes remarquables.
Merci pour ton passage, Sultan Hermano !
Je te souhaite une belle nuit en rêvant à ta Shéhérazade à toi.