Se coucher de bonne heure…
– “Longtemps, je me suis couché de bonne heure” !
Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre, Marcel, que tu te sois couché de bonne heure !
Tu crois qu’avec une intro pareille, ça va donner au lecteur l’envie de s’en taper 2400 pages ?
Hein ? Je te le demande, Marcel !
C’est comme si moi je commençais en disant qu’enfant, j’avais toujours mon petit pot bleu
au pied du lit pour faire pipi la nuit… Tu vois ?
Et le titre, alors : À la recherche du temps perdu… Gnagnagna gnagnagna.
On va pas aller loin avec ça !
Un mois plus tard.
– Pantois, mon Marcel, j’en suis resté pantois ! Pends-toi et repends-toi me disais-je !
Mais c’est un chef d’œuvre ! Il faut que tu repasses me voir. Comment te dire à quel point
j’ai apprécié cette langue à la fois souple et épaisse, ces longues phrases qui enroulent
avec tellement de talent ces imparfaits du subjonctif tellement kitch et que j’adore.
Oui, À la recherche du temps perdu va traverser les âges, j’en suis sûr ! et je suis prêt,
mon Marcel, à te publier !
Oui, je me permets de t’appeler mon Marcel, mais ne va pas quand même te faire des idées,
ce ne sera pas avec moi…
J’en reviens à ton “Longtemps, je me suis couché de bonne heure…” Finalement, j’adore
cette façon d’évoquer la banalité qui me rappelle les meilleurs Carver ou Brautigan.
C’est comme le coup de la madeleine, une réussite, un coup de maître !
Bon, là, il faut que j’y aille, mais surtout passe me voir dès que possible.
Et… à propos… tu continues à te coucher de bonne heure ?
Voici une façon humoristique d’évoquer Marcel Proust !
Moi qui ne suis pas un fana de cet auteur, en le lisant j’ai eu l’impression que c’était moi qui perdais mon temps !
D’autres auteurs m’ont donné cette sensation, un autre exemple Ubu roi d’Alfred Jarry…
Mais il faut respecter tous les goûts !
À 18 ans on peut consacrer beaucoup de temps à la lecture de livres difficiles, mais maintenant que la fin approche j’use de ce temps avec parcimonie…
Quoi qu’il en soit ce texte m’a donné beaucoup de plaisir, ce n’est pas du temps de perdu !
Merci, Loki, pour ce commentaire.
J’avoue quant à moi que j’ai adoré lire “À la recherche du temps perdu” et que je me suis prélassé dans les méandres de la prose de Proust.
Et par ailleurs, je te le recommande vivement pour sa maîtrise de la concordance des temps.
J’avoue quant à moi que j’ai adoré lire “À la recherche du temps perdu” et que je me suis prélassé dans les méandres de la prose de Proust.
Ce qui prouve que tous les goûts sont dans la nature ! Et c’est heureux…Comme dit le dicton il faut de tout pour faire un monde et les vaches seront bien gardées !
Moi je me suis ennuyé dans les méandres de la prose de Proust.
Je ne doute pas de la maîtrise de Proust dans la concordance des temps, mais je ne me sens pas la force de me replonger dans son oeuvre…
Bonjour Hermano,
J’ai lu ton texte, un soir, après une journée très fatigante et parsemée de soucis ;
j’ai ri du début à la fin, probablement grâce à la manière dont tu présentes l’écrivain.
Je n’ai lu de Proust que des extraits ; ta page me donne envie d’en lire plus.
Merci, Hermano!
Merci Nima d’avoir aimé ce petit texte innocent.
Tiens, pour te changer les idées rien de tel d’essayer, comme Marcel Proust, de tremper un instant un gâteau dans une tasse de thé…
Un chef d’oeuvre absolu pour moi :
“Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin… …”
in : https://www.amisdeproust.fr/images/DocsPdf/la_madeleine.pdf
(même s’il manque des espaces avant les points d’interrogation et les points-virgules ! Damned ! 🙂
Je sais que beaucoup ont horreur de cette langue plutôt précieuse pleine d’imparfaits du subjonctif – temps que par ailleurs tous les espagnols utilisent couramment à l’oral -, mais quant à moi je kiffe à fond la madeleine ! 🙂
Oui ! Je sais il faut lire Proust. La première fois qu’on me l’a proposé, dans un programme scolaire, je l’ai trouvé mortellement ennuyeux.
Je me souviens du calvaire de ce pauvre prof de littérature à qui l’on avait confié la mission quasi-impossible d’y intéresser une classe de “scientifiques”*, qui prenaient son cours comme un délassement bruyant des lourdes séances de physique et de maths auxquelles ils consacraient toute leur énergie, considérant bêtement que les sciences, cause de leur réussite, étaient bien plus dignes d’intérêt que les lettres.
Depuis, conscient de cette attitude puérile j’ai tenté de m’y remettre, sans succès pour le moment, abandon au bout de quelques dizaines de pages. “Du côté de chez Swann” puisqu’il s’agissait de ce livre m’attend toujours sur les étagères. mais il n’est pas trop tard et, Hermano, tu viens de raviver en moi ma curiosité pour ce prestigieux auteur. Merci. Je te tiens au courant.
* J’ai mis des guillemets pour avoir combattu, durant toute ma carrière dans les établissements scolaires, cette distinction imbécile entre “scientifiques” et” littéraires”. Nous sommes plusieurs ici à pouvoir attester qu’aimer les sciences n’empêche en rien d’aimer les lettres. et réciproquement, bien que je concède qu’après des années de ce funeste formatage il soit plus facile de se replonger dans les lettres que dans les sciences. Vaste débat…
Proust aura eu le mérite de déclencher un débat autour de son oeuvre, c’est très bien.
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