“Par dessus l’étang, soudain j’ai vu passer des oies sauvages “…
… et me voilà revenue à un de ces merveilleux moments, une pause au-delà du temps. Nous avions opté pour cette parenthèse au bord du lac, vert émeraude. Le soleil illuminait juste assez un banc au bord du sentier pour nous réchauffer.
D’accord ce n’étaient pas des oies sauvages mais des canards qui flottaient. Mais notre court pique-nique de fruits de mer était le plus gourmand que j’aie partagé, un des plus réconfortants aussi.
Autour de nos confidences, de nos pas longeant la berge sur le retour – car il fallait bien rentrer – je sentais combien je voulais vivre des heures, des jours et des années ainsi, mus par cette envie commune.
D’un banc à l’autre, me voilà propulsée à cet endroit sécure, ma “petite plage”, où une soupe épicée avait réchauffé nos papilles. Sur ce banc, lovés comme des enfants, tu avais imaginé de petites ailes qui me poussaient dans le dos.
Un petit écureuil qui m’était familier m’a fait le plaisir de se présenter à toi, tu étais admis dans cet écrin de verdure, témoin de mes nombreuses rêveries.
Mes petites ailes, tu vois, elles ont continué à pousser à leur rythme, gentiment, sans faire de bruit. Elles sont presque assez grandes à présent pour me permettre de voler.
C’était l’automne et il pleuvait ; ce fût un jour de printemps frileux, puis tant d’autres jours sont passés. Tes mots caressent toujours mon âme, “et ce chant dans mon cœur murmure le bonheur “…
Que voilà un texte tendre et chaleureux. On ne sait pas vraiment qui sont les protagonistes mais il y a entre eux un amour qui réchauffe tout, aussi doux que l’écureuil et réconfortant que la soupe mitonnée. Un amour qui résiste au temps qui passe, qui donne des ailes et des perspectives. On les imagine bien ces petites ailes sous un gros et moelleux pull boule, petites ailes frémissantes au passage des grues au-dessus des lacs landais…
Merci Cynthia !