Texte imaginé à partir du jeu d’écriture « Un, deux, trois »
Elle faisait les 100 pas. Le temps s’étirait lui donnant l’impression d’attendre une échéance qui ne viendrait jamais, comme la 25ème heure ou la découverte du mouton à 5 pattes, ce train n’arrivait pas. Le hall de gare était bizarrement peuplé. Il y avait là une bande de 12 types peu rassurants, exhibant l’apparence menaçante d’authentiques salopards. Puis il y avait 3 groupes de 7 hommes (elle avait le temps de compter). Près de l’entrée 7 petits bonhommes, la pioche sur l’épaule, exténués par leur journée de travail étaient accompagnés d’une charmante jeune femme. A l’opposé et se regardant en chiens de faïence deux groupes de 7 costauds. D’abord un ensemble de pseudo-soldats qu’elle identifia tout de suite comme des mercenaires prêt à se vendre pour la meilleure ou la pire des causes. Leur faisant face 7 énergumènes bizarrement vêtus, japonais peut-être, les regardaient d’un air soupçonneux comme s’ils leur avaient usurpé quelque chose. Très proches les uns des autres et comme isolés du monde 10 petits africains se pressaient dans un autre coin. 1 homme seul, le col de son pardessus relevé, la suivait des yeux, son sourire ridicule se voulait sans doute séducteur, une sorte d’OSS 117. Ce petit monde qu’elle avait tout le loisir d’observer était décidément très masculin. Tout bien compté il n’y avait pas plus de 8 femmes dans ce grand espace. Allez ! 8 et demi si l’on comptait la fillette que l’une d’entre elles tenait dans ses bras. Des peintures murales invitait au voyage sur les 5 continents, elle s’attarda un moment sur des vues magnifiées du lac des 4 cantons, des pistes enneigées des 3 vallées.
Elle attendant que le train s’annonce enfin par les 3 sifflements attendus, qu’elle espérait avant les 12 coups de minuit et bien sûr avant que Paris ne s’éveille sur le coup de 5 heures, elle pensait à celui qui devait l’attendre déjà dans une autre gare et son rêve la transporta loin de cet endroit sinistre. Elle imagina un roman à partir des 2 ou 3 choses qu’elle savait de lui, sa pensée effleurant les 120 journées de Sodome et les 11000 verges ne fit qu’augmenter son impatience mais elle ne s’y attarda pas pour faire le tour du monde en compagnie de son bien aimé, en 80 jours bien sûr mais par d’autres moyens et comme il s’appelait Jules son rêve s’égara un long moment dans le silence de la mer. 20 000 lieues c’était un peu trop mais elle se voyait évoluer avec lui parmi les coraux et les poissons multicolores. Sûr que 1001 nuits ne suffiraient pas à épuiser cet amour.
Bravo ce texte est encore mieux que “Vecteur publicitaire”
Tu as convoqué tous les héros de la littérature et du cinéma et… d’autres encore !
Tu as réussi à mettre en cohérence tout ce petit monde disparate ce qui n’est pas un mince exploit.
Et puis quelle délicatesse pour ne pas choquer les puritains de monde moderne : 7 petits bonhommes, la pioche sur l’épaule, 10 petits africains…
Evidemment ces ayatollahs de la pensée risquent d’être choqués par : 11000 verges .
Mais rassure toi je suis prêt à assurer ta défense !