L’océan sensuel était comme un immense ventre de la terre. Il montait et descendait dans un sommeil profond. Avec mes pensées noires, loin d’apaisement, on dirait que j’étais un fakir sur son lit de clous. La musique du vent devenait barreaux autour de moi. Ses notes martelaient mes mots. Oui, je parlais tout seul comme un livre avec les pages déchirées, avec ses phrases manquantes. Tout était étrange, incohérent, parfois insensé. Dans mon hallucination je me demandais même si les mots ne rajoutaient pas un désir au papier. Cela n’avait aucun rapport avec ce que je vivais en ce moment. En tout cas dans ma cuisine interne un bouillon de rien chauffait et tout était en rapport avec ce rien.
Ayant toujours aimé les poèmes cauchemardesques, j’ai lu ce court texte avec beaucoup d’intérêt.
“… je me demandais même si les mots ne rajoutaient pas un désir au papier”.
J’ai trouvé cette phrase assez intrigante. Tant et si bien que j’ai relu quelques fois le texte en essayant en vain de trouver la réponse à cette question.
Finalement, je pense que cet “océan sensuel” et même cet “immense ventre” pourraient expliquer tes soupçons sur les possibles pensées sous-jacentes. Sourire.
J’adore la dernière phrase :
“… un bouillon de rien chauffait et tout était en rapport avec ce rien”.
Merci, Aytek, pour cette prose poétique !
Très bien !
À te lire,
Purana
Magnifique et vraiment onirique et envoûtant pour moi.
Bravo ! et j’en redemande !
Je m’incline respectueusement devant cet océan qui monte et descend dans un sommeil profond, et comme Purana, j’imagine le désir de mots qui émane de la feuille vierge ! De la véritable poésie pour moi.
Merci Aytek.
Les images sont puissamment évocatrices: le ventre de l’Océan, les pensées noires aussi transperçantes que des clous, les barreaux du vent, l’incohérence des propos évoquée par les pages déchirées d’un livre construisent vague par vague un tsunami onirique.
Comme Purana et Hermano, je redemande du bouillon 🙂 !