En 1937 Edgar a 22ans. Il vit seul dans un petit studio, près du centre d’Anvers.
Après de bonnes études secondaires, il se spécialise en comptabilité.
Il exerce son métier dans un bureau d’architectes.
Edgar est grand, fort, habillé d’un costume quand il travaille ; en dehors, il préfère des vêtements plus décontractés.
Il est musicien amateur et mélomane ; sa formation musicale est très complète ; il étudie le violoncelle avec passion ; il participe à des répétitions de musique de chambre avec des amis violonistes, une pianiste, l’un ou l’autre chanteur.
Ses amis l’apprécient pour son intelligence musicale, son beau jeu de violoncelle et son caractère aimable. Il aime les concerts ; il aime bien manger.
Le temps passe ; les nouvelles du monde deviennent chaque jour plus inquiétantes :
le fascisme progresse en Europe. Hitler est au pouvoir en Allemagne ; les menaces de guerre se font de plus en plus intenses.
En 1942 le jeune homme est très impliqué dans un réseau de la résistance, en Ardennes.
En route pour une réunion, à vélo, il est arrêté par des soldats de la Gestapo.
Interrogé, il est interné à la prison de Namur.
Un mois plus tard, il est emmené, avec d’autres détenus, en train, au camp de concentration de Mauthausen. A l’arrivée, ses vêtements et ce qu’il lui reste d’effets personnels sont confisqués.
Un costume à rayures et un numéro lui sont attribués.
Dès le lendemain, il est utilisé comme main d’œuvre dans les carrière de granit. Comme des centaines de prisonniers,il transporte d’énormes blocs de granit destinés à la construction.
Si son rythme de travail n’est pas assez rapide, un kapo l’insulte, l’humilie ; ce ne sont que brimades et raclées.
Il loge dans un dortoir misérable et sale, serré contre ses camarades.
Sa maigre pitance insipide ne suffit pas à le sustenter ; il a faim ; il a froid.
Soumis à ce traitement durant 2ans, il s’affaiblit ; son moral se dégrade; il maigrit de plus en plus.
A l’automne, il est assailli par une pneumonie.
Affamé, mal soigné, on le retrouve sans vie, un matin de novembre.
Chers Loki, Line, Hermano,
En tenant compte de vos commentaires, j’ai mis mon petit récit dans la rubrique « autres textes ».
En supprimant mon 1er texte, j’ai involontairement supprimé vos commentaires ; j’en suis désolée.
Voici les commentaires qui étaient sous ce texte :
Auteur : Loki
Chère Nima,
Je suis un peu déçu par cette nouvelle, compte tenu de la qualité de tes autres publications. Je vais être sincère, je trouve ta nouvelle un peu sèche.
Elle est trop proche d’une biographie d’Edgar telle qu’elle pourrait être publiée dans une revue historique.
À mon avis tu devrais relier un peu plus toute la description du début où tu parles de ses études, de son métier, de ses passions musicales avec sa captivité.
Expliquer plus longuement pourquoi il est rentré dans la résistance.
Pourquoi ce titre de « galère » ?
Tu as choisi un thème difficile, car les écrits sur la Deuxième Guerre mondiale, la résistance, la déportation, les camps de concentration sont très nombreux ce qui fait qu’il est difficile d’innover
Je pense que tu pourrais utilement retravailler ta nouvelle pour la rendre plus humaine en la centrant plus sur la psychologie d’Edgar, les lieux étant un décor où de déroule la vie du jeune homme.
Je m’interroge sur la fin de cette nouvelle. Nous connaissons tous le sort des internés du camp de concentration de Mauthausen. Il n’y a pas vraiment de surprise…
Ne pourrais-tu concocter une fin plus positive qui serait un retournement inattendu ?
Auteur : Line
Merci Nima,
Ton personnage est intéressant et bien installé, la période historique est riche, mais comme Loki je reste sur ma faim. En effet, une nouvelle doit maintenir le lecteur en tension, or ici, on sait malheureusement dès le début ce qui attend un déporté.
De nombreux axes sont possibles pour embarquer le lecteur, par exemple : Pourquoi ce personnage doux et artiste s’est-il impliqué dans la résistance ? Qu’est-ce qui l’a fait passer à l’action ? En dehors de sa déchéance physique malheureusement prévisible, comment l’expérience de la déportation l’a-t-elle transformé ? A-t-il trouvé des ressources dans la musique, la camaraderie, etc. A-t-il au contraire perdu toutes ses illusions sur la nature humaine ? Comment sa vision du monde a-t-elle évolué ? S’est-il révélé à lui-même dans l’épreuve ?
Il y a de la matière et à mon avis, tu peux obtenir un résultat captivant en te recentrant sur la psychologie du personnage, comme suggéré par Loki.
Auteur : Hermano
Contrairement (je crois) à mes camarades, je ne pense pas qu’il s’agit d’une fiction, mais plutôt de la chronique de la fin dramatique d’un de tes proches, peut-être de quelqu’un de ta famille ou quelqu’un dont l’histoire t’a touchée, une sorte de nécrologie, pour la postérité, pour qu’il ne soit pas oublié.
Ce n’est certes pas une nouvelle, mais c’est touchant de dépouillement, de simplicité, et finalement de pudeur.
Auteur : Line
Bonjour Nima,
Si l’hypothèse de Christian est la bonne, j’espère que tu n’es pas froissée de mon commentaire, j’en serais désolée.
S’il s’agit effectivement d’un hommage, je suggère de mieux indiquer cette intention. On pourrait par exemple imaginer une conclusion qui prolonge cet hommage en montrant qu’Edgar n’est pas oublié, que quelqu’un pense à lui au détour d’une lettre, d’une photo retrouvée… Mais ce ne sont que des suggestions.
Auteur : Nima
Chers Loki, Line,Hermano,
Tout d’abord, merci à vous 3 d’avoir lu, réfléchi, commenté mon récit.
Comme l’écrit si bien Hermano, ce n’est pas une fiction mais une chronique, un écrit lié à mes recherches.
C’est un hommage à cet homme courageux, proche. Je ne l’ai pas connu puisqu’il est décédé avant ma naissance.
Un grand silence a été fait autour de lui et de toutes ces horreurs durant les années qui ont suivi la guerre.
J’ai ressenti le besoin de le reconnaitre et d’écrire ce petit texte.
Non, Line, je ne suis pas vexée. Je n’aurais pas dû le placer dans les nouvelles.
Un grand merci, Hermano, d’avoir compris ma démarche ; as-tu lu entre les lignes ? ça fait chaud au cœur.
Et encore MERCI, Hermano pour avoir repêché tous les commentaires!!!
J’arrive un peu tard pour un commentaire. Juste te dire que j’ai été touché, ému, par ce sobre récit d’une vie de courage, détruite par l’imbécile et aveugle cruauté du nazisme. Oui la fin était hélas prévisible, et cela donne une noire densité à cette courte existence.
Merci, Chamans, pour ce message de compréhension.