Au soir, quand le noir
Broie des mélopées
D’oblitérations
Aux accents funestes
Qui viennent encore
Ronger ton cerveau
Rempli de peut-être
D’envies frustrées
Malade d’attendre
Une délivrance
Conscience improbable
De rêves enfouis
Alors
Les heures succèdent
Aux heures du vide
Tu attends Morphée
Qui ne viendra pas
Tu te retournes
Et laisses le plafond
Pour chercher refuge
Dans cet oreiller
Trempé de sueur
Ou de pleurs peut-être
Et elle est là
Cette angoisse glauque
Cette terreur froide
Chamade sous couette
Vouivre insaisissable
Tu serres les poings
Tu trembles un peu
Le sommeil a fui
Et te laisse si seul
Et,
Quand l’ennui éclipse
Le plomb de la nuit
Quand le cauchemar
Cède sous l’aurore
Tu le sais, tu as atteint l’autre rive
Là, c’est bien fini
Tu bois ton café
Conjures le noir
Et sors pour mener
Une autre bataille
En écho au texte de Chamans : Insomnie