Le vieux dépliait ses mains comme un accordéon malade ; des mains froides,
à la peau si fine qu’on y voyait battre le sang. Une peau comme de la soie sauvage,
froissée, dont les rides ne s’effaceraient jamais.
Il sentait l’empreinte de la mort, comme une boule blanche dans son cœur.
Pourtant, il devait terminer sa besogne, une dernière besogne.
Non, ce n’était pas Hollywood Boulevard,
mais cette idée lui était venue devant le ciment encore frais
qui recouvrait le parvis de sa prochaine demeure, en haut d’une colline du Gers,
entre tous ceux qu’il avait connus depuis son enfance. Oui, il lui fallait faire ce geste pour l’éternité.
Alors, il s’agenouilla, à l’ombre du grand érable qu’il avait lui-même planté depuis si longtemps,
et il enfonça ses deux mains bien ouvertes dans la matière grise et molle qui recouvrait la tombe.
Il les retira, puis tomba allongé dans l’allée sur le côté.
Mort.