Entre Armelle, 13 ans et sa mère…
- Armelle, mais où es-tu ?
- Ben, chuis là-haut, dans le grenier, avec mon frère !
- (un peu irritée) C’est pas le moment, tu sais, viens me voir ! J’ai besoin de toi !
- (réticente) Descendre maintenant !? Jamais ! Il y a trop de trucs ici !
- Et dire que je n’étais jamais venue… Incroyable !
- Fais attention, vous devriez mettre un masque avec toute cette poussière, là-haut !
- Gaffe, oui ! je fais gaffe, mais tu pourrais bien venir faire le ménage de temps en temps… il y a du boulot…
- Holà ! tu crois que je n’ai que ça à faire, moi, d’aller remuer toute cette poussière !?
- Ici, maman, c’est comme une boutique d’antiquaire ! ou comme chez un bouquiniste !
- (pensive) Je sais, je sais… Mais ce que je ne sais plus, c’est tout ce qu’il y a dans ce grenier…
- Kafka… La métamorphose… Tu connais ? Tu l’as lu ?
- (très énervée) Là ! Maintenant ! Tout de suite ! Tu descends, j’ai besoin de toi !!!
- Mais, maman, je suis en pleine visite de tes souvenirs…
- Non ! ce ne sont pas seulement mes souvenirs… il doit y avoir plusieurs générations qui ont entassé des choses là-haut.
- Oh ! des lettres d’amour ! Tu as gardé des lettres d’amour !?
- (stupéfaite) Paul ! Il s’appelait Paul ! Je t’interdis de lire tout ça ! Descends tout de suite !
- Quelle histoire ! Je remonte le temps…
- Ramène-moi ces lettres tout de suite, Armelle, je ne veux pas que tu fouilles là-dedans !
- Si tu veux, si tu veux, je n’y touche pas… Encore 5 minutes…
- Tu auras tout le temps tout à l’heure de faire l’inventaire ; descends immédiatement !
- (émerveillée) Une photo de toi quand t’avais 4 ans ! c’est marqué derrière… avec tante Julie et tante Magalie !
- Viens, je te dis ! et ramène-moi les lettres et cette photo, je te raconterai l’histoire…
- Wikipédia battu à plates coutures !!! Attends ! je vois autre chose ! … Mais quelle poussière !
- Xylophone ! C’est marqué sur la boîte ! Tu jouais du xylophone, maman ?
- Y a deux plombes que je t’attends pour m’aider, Armelle ! Tu veux que je vienne te sortir de là !?
- Zen, maman, zen, j’arrive de suite ! Voilà ! Voilà !