Alors, ce sera fini, on pourra sortir les dernières poubelles,
tout sera bien nettoyé, on pourra enfin rire à gorge déployée, le cadavre exquis aura été évacué.
Mais tiens, il se met à pleuvoir… Quelle soupe !
Tout va être mouillé, pas possible de faire des étincelles avec le cale-pied de la moto,
tant pis, on attendra que vienne l’heure du sommeil pour se confesser de tous nos crimes
et puis on attendra que l’hiver passe et gèle tout cela, même nos désillusions, même nos déceptions
de mâles testostéronés qui n’en peuvent plus de rêver braquer les banques, jusqu’à en oublier
les femmes et la saveur des délices de Capoue, ceux d’après les traversées des montagnes à dos
d’éléphant et des immenses océans si pleins de rage, ces traversées qui nous ont conduits aux cocotiers,
à cette nature sauvage et exubérante de tropiques enfiévrés, quitte à nous faire oublier la magie
des aurores boréales et, comme des enfants, à refaire le monde à notre mesure, à la démesure
de notre faim, de nos ivresses de marins d’Amsterdam aux voyages merveilleux, inoubliables, désormais
interdits.
Alors, ce sera bien fini, tout sera bien nettoyé, le cadavre exquis aura été évacué.