Dieu me parle tous les matins entre 8 heures et 10 heures. Quand je l’ai reçu pour la première fois en consultation, j’avoue mon étonnement de l’avoir trouvé là. J’ai fait les questions rituelles : Qu’attendez-vous ? Que recherchez-vous ?
Dieu a un peu hésité… Comme beaucoup de mes patients, il ne savait pas ou n’osait pas exprimer son malaise.
- Du bien-être, une paix intérieure, avait-il fait finalement admis. J’ai accepté le challenge : contribuer au bien-être de Dieu.
Ainsi, entre 8 heures et 10 heures, tous les matins, Dieu me parle. Sans marchander mes honoraires, il a évoqué qu’il me le rendrait au centuple et j’ai cru à une simple fanfaronnade.
Entre 8 heures et 10 heures, il vient, il s’assoit et me parle de lui. C’est vrai que son histoire est compliquée : Dieu n’a ni avant ni après et cela le tourmente. Exister pour toujours n’a pas de sens, il m’explique que le concept de la vie ne signifie rien sans celui de la mort. Bref, Dieu est angoissé de ne pas avoir de vie.
Tous les matins, entre 8 heures et 10 heures, je le reçois. Il me semble qu’il va mieux, il est beaucoup plus détendu depuis quelques jours. J’ai l’impression qu’il est en plein transfert ; j’avoue que cela me flatte un peu d’être désiré par Dieu mais je ne sais pas de quelle sorte de transfert il peut s’agir : Dieu n’a jamais eu ni père ni mère, ni mentor, ni référent, personne à prendre en modèle.
Alors, tous les matins, entre 8 heures et 10 heures, pendant que Dieu me débite son couplet, je suis aux anges.
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D’après un thème proposé sur le site de l’Inventoire.