Les questions de Neruda

[Hermano]

Mercredi 19 décembre 2018

 

Les questions de Pablo Neruda

Durée	Activité	Objectifs, à quoi ça sert ?
5 à 10 mn 10	Petit discours sur Neruda, la poésie, le « Livre des questions ». Présentation de l’atelier : ·       son objectif (écriture poétique), ·       les intentions de l’animateur (amener à l’écriture poétique et à l’échange entre les participants en utilisant en particulier un jeu de questions réponses inspiré du poète Neruda), ·       les différentes phases et les durées approximatives, sans trop dévoiler tous les ressorts. Rappel des règles déontologiques. Réponse aux éventuelles questions des participants.	Poser le cadre pour assurer la sécurité psychologique des participants : objectifs de l’atelier, intentions de l’animateur, phases, durée, règles du jeu (respect, absence de jugement, déontologie dans l’écriture,…).
5 à 15 mn 20	Lecture de 6 questions de Neruda. (voir quelques questions ci-après). Pourquoi 6 ? Parce que j’aime bien ce nombre… Variante plus participative : Mettre des questions dans un chapeau (en prévoir une vingtaine). Chacun tire une question et la lit à haute voix pour le groupe. Laisser une ou deux questions en espagnol pour la surprise et par respect pour l’auteur.	Faciliter, engager dans l’écriture poétique : ·       mettre sur la piste par des exemples, ·       déclencher de premières évocations, ·       donner le ton poétique pour qu’il soit mieux suivi ensuite.
10 mn 30	Faire 4 bulles sur une feuille blanche (ne sera pas montré) : Dans la première bulle écrire une série de mots par lesquels une question peut commencer (toutes les questions ne commencent pas forcément par le mot Pourquoi…) Dans la deuxième bulle écrire une liste de verbes qui nous plaisent bien, qui nous paraissent évocateurs, pourquoi pas poétiques (sachant que la poésie va presque toujours se nicher là où on ne l’attend pas…) Dans la troisième bulle écrire des noms qui nous viennent à l’esprit, par exemple : animaux, végétaux, objets (briquet, rideau, cor de chasse,…), éléments de la nature (vent, mer, montagne,…), sentiments (fraternité, dépit, bonheur,…), personnes (enfant, boulangère, maître d’école,…), personnages, etc… Dans la quatrième bulle écrire des circonstances : le temps, le lieu, la manière,…	Éviter de commencer toutes les questions par « Pourquoi ». Écrire sans trop de contraintes des mots qui plaisent, pour éviter de coincer. Préparer de la matière AVANT de faire des associations si possible inattendues.
15 mn 40 à 45	Rédiger une dizaine de questions avec les mots inclus dans ces bulles (ne sera pas montré). On peut se permettre d’oser des associations originales qui n’ont pas forcément toujours du sens.	S’autoriser à produire (le fait de demander un nombre assez important de questions qui ne seront pas montrées est facilitant). Une seule question sera ensuite retenue.
5 mn 50 à 55	On divise le grand groupe en 2 sous groupes nettement séparés. Chaque groupe aura à répondre aux questions posées par l’autre groupe.	Créer l’émulation.
15 mn 65 à 70	Chacun choisit dans sa liste de 10 questions une question qu’il veut poser à l’autre groupe, l’écrit en haut d’une feuille, la lit à haute voix et l’affiche au mur. Après cet affichage, il écrit une réponse (*) à sa propre question sans la révéler pour l’instant.	S’engager personnellement, choisir une question vraiment « à soi », qui nous plaît bien par la forme ou par le fond, et sur laquelle on veut communiquer avec les autres. Rédiger une réponse personnelle.
5 mn 70 à 75	Les participants se lèvent et chacun va choisir une question parmi les questions posées par l’autre groupe.
15 mn 85 à 90	Chaque participant répond à la question choisie, puis affiche la question et la réponse. Les réponses peuvent être des réponses « techniques » et/ou des réponses plus poétiques, voire « hermétiques », apparemment sans lien avec la question, dont le sens caché, les liens possibles apparaîtront plus tard, comme pour la Pythie de Delphes !
10 mn 95 à 100	Chaque participant se lève pour lire les réponses affichées (uniquement les réponses de son propre groupe).	Entrer dans le jeu, avoir envie de poursuivre la réponse à la question dans le même esprit ou en opposition sur le fond et/ou sur la forme (trois participants sont maintenant impliqués par une même question) (chaque participant est impliqué avec 4 autres participants).
15 mn 110 à 115	Chacun choisit une question et sa réponse pour rédiger à son tour une réponse en complément ou en contraste avec celle déjà rédigée.
5 mn	Les 2 auteurs des réponses échangent entre eux sur : ·       Les raisons de leur choix de la question, ·       La manière d’y répondre, ·       Ce qui leur plaît, ce qui les étonne dans le texte de l’autre, ce qu’ils en ont compris, etc.…	Faire diminuer la tension par l’échange, en permettant de dire ses points de vue, ses sentiments, ses émotions, ses doutes, etc. d’abord à une seule personne avec qui on partage le même choix.
15 mn 125 à 130	À tour de rôle, un participant de chaque groupe pose sa question, et les 2 réponses sont lues par les 2 répondants de l’autre groupe. Puis, l’auteur de la question lit sa propre réponse (*).	Écouter vraiment les productions des autres. Se détendre, s’étonner.
15 mn	Éventuellement : Les 2 répondants doivent écrire ensemble une réponse commune en utilisant les 2 textes précédents en 10 lignes au maximum (si possible sous forme de poème et pas de récit). Pas davantage de consigne, ils doivent se débrouiller.	Faire cohabiter des mots, des orientations « littéraires » différentes voire opposées pour générer (peut-être) un texte poétique. S’obliger à rendre en compte un univers différent pour créer du nouveau.
15 mn	Éventuellement : De nouveau lecture de la question par son auteur et de la réponse finale commune par les 2 répondants.	Évaluer, apprécier la différence, l’évolution et la synthèse des textes.
3 mn	Lecture du poème de Neruda « La poésie »	Démythifier la poésie.
20mn	Discussion sur : le déroulement, les échanges entre participants, la production plus ou moins poétique,…
Mais sais-tu d’où provient la mort : Est-ce d’en haut ? Est-ce d’en bas ?
Où se termine l’arc-en-ciel ? Dans ton âme ou à l’horizon ?
Où les a t-on plantés, les yeux du camarade Paul Eluard ?
Que continue de payer l’automne avec tant de pièces jaunes ?
Pourquoi les énormes avions ne promènent-ils pas leurs petits ?
Pourquoi se sentant jaunissantes, les feuilles se suicident-elles ?
Est-il vrai que l’ambre contient les larmes des sirènes ?
Pourquoi n’apprend-on pas aux hélicoptères à butiner sur le soleil ?
Où la pleine lune a-t-elle laissé son sac nocturne de farine ?
Ne crois-tu pas que les dromadaires protègent la lune en leurs bosses ?
Et la mer n’est-elle pas prêtée que pour un temps bref à la terre ?
Ne devrons-nous la rendre un jour la lune, avec ses marées ?
Si je suis mort sans l’avoir su, à qui vais-je demander l’heure ?
Combien d’années compte novembre ?
Pourquoi les arbres cachent-ils la splendeur de leurs racines ?
Y a-t-il quelque chose de plus triste au monde qu’un train immobile sous la pluie ?
Que penseront-ils de mon chapeau, dans cent ans, les Polonais ?
De quelle couleur est l’odeur des pleurs des violettes ?
Pourquoi ne sommes-nous pas morts tous les deux quand mon enfance est morte ?
Pourquoi les vagues me demandent-elles la même chose que je leur demande ?
Alors, ce n’était pas vrai que Dieu vivait dans la lune ?
Et quand le paysage change, ce sont tes mains ou ce sont tes gants ?
Qui a crié de joie quand est née la couleur bleue ?
Por qué Cristóbal Colón no pudo descubrir España?
Si todos los ríos son dulces de dónde saca sal el mar?
Cuando el preso piensa en la luz es la misma que te ilumina?
Por qué lloran tanto las nubes y cada vez son más alegres?
Y por qué el queso se dispuso a ejercer proezas en Francia?

 

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