Le parti pris des choses

[Hermano]

 Le Parti pris des choses

1	Après une courte présentation de cet auteur (plus ou moins surréaliste), lecture d’un ou deux textes de Francis Ponge (La bougie ou … par exemple http://rcollinot.free.fr/LectureTextes/Bougie.pdf), Dire que la poésie peut se cacher dans des tout petits riens qui paraissent tellement banals.	10
2	Trouver et noter sur un brouillon un objet banal du quotidien et en tirer un au sort dans un chapeau. Parmi ces 2 objets possibles en choisir un seul et l’écrire au centre d’une feuille.	3 – 13
3	Faire tourner la feuille et chacun y inscrit un mot ou un bout de phrase que lui inspire spontanément, sans réfléchir, l’objet dont le nom est au centre de la feuille.	5 – 18
4	Essayer de trouver une ou plusieurs métaphores et les écrire sur une feuille de brouillon = à quoi, à quel autre objet, à quelle fonction, à quel concept, à quel sentiment cela pourrait faire penser, à quoi on pourrait le comparer. Par exemple dans « La bougie » l’objet est comparée à une plante, la flamme est évoquée comme une feuille d’or… sa mèche est un pédoncule comme le pédoncule d’une feuille,…	5 – 23
	Écrire de nouveau le nom de l’objet au centre d’une nouvelle feuille et faire circuler la feuille. Chacun écrit une métaphore relative à cet objet. (Même exercice mais sur les objets proposés par les autres participants (à quoi, à quel autre objet, à quelle fonction, à quel concept, à quel sentiment cela pourrait faire penser, à quoi on pourrait le comparer)).	10 – 33
5	Choisir maintenant une ou deux métaphores parmi celles proposées et écrire les mots que vous pourriez associer à cette ou à ces métaphores par enchainement d’idées.	7 – 40
6	Écrire en utilisant le plus possible des mots écrits ou reçus à propos de cet objet, de préférence sous une forme poétique ou sous la forme que vous voulez, (rappeler ce que peut être un poème « vite fait » : sans rime obligatoire, avec des flashes, des images inattendues (d’où les métaphores qui souvent ont un côté poétique, … …). Ne pas rester descriptif, essayer de prêter des sentiments, des émotions à votre objet, et de dire les émotions et les sentiments qu’il peut évoquer en nous. On peut parler de l’objet, le décrire, et on peut aussi le faire parler.	25 – 65
7	Trouver une « morale » pour conclure (ou quelque chose qui « ficelle » bien le texte), ou poser une question « philosophique ».	5 – 70
8	Lire les textes.	10 – 80
9	Faire se rencontrer le second objet (celui que l’on n’a pas choisi au départ), avec le second objet de son voisin. N.B. On peut donner le choix aux participants : écrire ce dialogue à partir des objets choisis et déjà utilisés pendant l’atelier ou à partir des objets non choisis au départ (second objet). Si nombre impair, l’animateur fera dialoguer ses 2 objets à lui. Les deux objets peuvent finir par tomber en amitié, ou même en amour et pourquoi pas dans une détestation réciproque.	20- 100
10	Lire les dialogues.	10-110
11	Débriefing.	10- 120

 

La Bougie

La pluie parfois ravive1 une plante singulière dont la lueur décompose les chambres meublées en massifs d’ombre.

Sa feuille d’or* tient impassible* au creux d’une colonnette d’albâtre* par un pédoncule* très noir.

Les papillons miteux* l’assaillent de préférence à la lune trop haute, qui vaporise* les bois. Mais brûlés aussitôt ou vannés* dans la bagarre, tous frémissent aux bords d’une frénésie* voisine de la stupeur*.

Cependant la bougie, par le vacillement des clartés sur le livre au brusque dégagement des fumées originales* encourage le lecteur*, – puis s’incline sur son assiette* et se noie dans son aliment.

                                                                 Francis Ponge (Le Parti pris des choses, 1942)

 

Avec une * les mots qui rendent le texte poétique et qui le personnalisent lui donnent des sentiments, des émotions.

 

Nom des objets à tirer au sort :

Une cuillère à soupe, une lampe de poche, un hula-hoop, une brosse à cheveux, un pot de confiture, une bouée, une pelote de laine, un balai, un verre à pied.

 

Parmi les textes écrits lors de cet atelier : 

• Marie-Isabelle (le dé) et Maryline (la théière) : Le dé et la théière.
• Christian (la bouée) et Marie Paule (la balançoire) : L’une flotte, l’autre vole
• Christian : La bouée

 

 

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