Lisez ce poème de Benjamin Péret et notez sur votre feuille les mots qui vous plaisent :
Attendre
Meurtri par les grandes plaques de temps
l’homme s’avance comme les veines du marbre qui veulent
se ménager des yeux
dans un torrent où les truites à tête de ventilateur
traînent de lourds chariots de mousse de champagne
qui noircissent tes cheveux de château fort
où la pariétaire n’ose pas s’aventurer
de crainte d’être dévorée
au-delà de la grande plaine glacière où les dinosaures couvent
encore
leurs œufs d’où ne sortiront pas de tulipes d’hématite
mais des caravanes de hérissons au ventre bleu
de crainte d’être avalées par la fontaine d’éclairs de mer
engendrée par ton regard où volent d’impalpables papillons
de nuit
vêtus de gares fermées dont je cherche la clé de signal ouvert
sans rien trouver
sinon des fers à cheval gelés
qui bondissent comme un parapluie dans une oreille
et des canards d’orties fraîches
graves comme des huîtres
in Je sublime, 1936 – Benjamin Péret
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