Il pleut, il mouille
En ce milieu d’automne, nous vous proposons de puiser votre inspiration dans la saison : une façon de positiver la météo du moment en la transformant en ressource créative !
Pour commencer, voici onze mots « de saison » :
Ventôse, pluie, champignon, mélancolique, Catherine, Flaques, bruyère, gouttières, mordorés, cheminée, chute.
1 – Écrivez maintenant un texte en utilisant ces mots dans l’ordre de la liste et en respectant l’orthographe, le masculin et le féminin, le singulier et le pluriel, les majuscules et les minuscules.
2 – Lorsqu’on vous dit le mot « pluie » à quoi pensez-vous ?
Faites une liste de mots (noms, verbes, adjectifs, pronoms, adverbes, …)
3 – Choisissez un ou deux mots dans cette liste et
écrivez une phrase de 5 syllabes en les utilisant.
N’utilisez pas de pronom personnel ni de verbe conjugué.
(a contrario vous pouvez utiliser infinitif, participe-passé et présent)
4 – Choisissez de nouveau un ou deux mots et
écrivez une phrase de 7 syllabes, toujours avec les mêmes consignes.
5 – Choisissez encore et enfin un ou deux mots et
écrivez une phrase de 5 syllabes, toujours avec les mêmes consignes.
6 – En assemblant vos trois phrases vous devriez avoir composé
un joli haïku, prêt à voleter !
Merci de poster ensuite vos textes (1) et (6) dans la
boite de commentaire ci-dessous.
Pour plus d’infos sur les haïkus vous pouvez consulter :
https://www.tempslibres.org/tl/fr/theo/mode02.html
https://www.association-francophone-de-haiku.com/definition-du-haiku/
https://www.mondedesgrandesecoles.fr/le-haiku-ou-l%E2%80%99emerveillement-originel-de-la-vie/
1 – Écrivez maintenant un texte en utilisant ces mots dans l’ordre de la liste et en respectant l’orthographe, le masculin et le féminin, le singulier et le pluriel, les majuscules et les minuscules.
Ventôse quel joli mot pour évoquer ce temps de pluie si propice à la pousse du champignon. C’est mélancolique que je vais dans le bois en pensant à Catherine qui vient de me quitter. Flaques au bord desquelles pousse la bruyère, gouttière naturelle de l’eau du ciel. La voûte des arbres mordorés est la cheminée de la tristesse qui m’étreint le cœur. La chute est inévitable elle me ramène à la triste réalité.
2 – Lorsqu’on vous dit le mot « pluie » à quoi pensez-vous ?
Faites une liste de mots (noms, verbes, adjectifs, pronoms, adverbes, …)
Nuages, bruine, averses, gouttes, tomber, flaque, froid, tempête
3 – Choisissez un ou deux mots dans cette liste et
écrivez une phrase de 5 syllabes en les utilisant.
N’utilisez pas de pronom personnel ni de verbe conjugué.
(a contrario vous pouvez utiliser infinitif, participe-passé et présent)
nuages et averse
4 – Choisissez de nouveau un ou deux mots et
écrivez une phrase de 7 syllabes, toujours avec les mêmes consignes.
gouttes froides du nuage
5 – Choisissez encore et enfin un ou deux mots et
écrivez une phrase de 5 syllabes, toujours avec les mêmes consignes.
bruine légère
nuages et averse
gouttes froides du nuage
bruine légère
1 En ce 17 ventôse, la pluie tombe sans arrêt sur le champignon mélancolique.
Catherine Flaques cueille de la bruyère.
Les gouttières débordent .
Des cailloux mordorés encombrent la cheminée.
Chutes des feuilles…
2 Horribles guerres
âmes blessées et transies
chanter des larmes
– Pfuit… Nivôse, Pluviôse, Ventôse.. Ce n’est pas parce que les noms sont maintenant plus républicains que j’aime cette période maugréa la citoyenne Lebras en essorant sa charlotte trempée de pluie. J’m’en vas porter d’la soupe au champignon à ma voisine qui est bien mélancolique à c’t heure! Oui, la Catherine, c’est ça ! Elle est ben triste depuis que ses trois fils sont partis dans l’Armée du Rhin combattre les contre-révolutionnaires. Ah, ça ira, ça ira, ça ira, tu parles ! Flaques de sang, chair à canon plutôt ! Quelle misère ! De braves gamins qu’j’ai vu partir sourire aux lèvres et brin de bruyère à la boutonnière ! Depuis pas de nouvelles ! Leur pauvre mère passe ses journées à regarder la pluie filer par les gouttières, ses mains de travailleuse posées sur ses genoux comme des poids morts, ses beaux yeux mordorés perdus dans le vide.
– Allez Citoyenne! Vous devriez aller près de la cheminée surveiller votre soupe et tenir votre langue. Par les temps qui courent, qui parle trop court à sa chute !
HAÏKUS
Des nuages gris
Pour les escargots ravis
Goutte le bonheur…
Grenouille verte
Flic floc sur une flaque
Symphonie mouillée.
Je m’incline, Line davant ce texte si original et si bien tourné ! Je n’aurai pas la même verve…
Ventôse, c’est nom de cette entreprise de fabrication de chars à voile située à Berck sur mer, non loin de la Plage des phoques et de la Baie d’Authie. Les plages y sont idéales pour cette activité : un sable extrêmement fin et souvent bien amalgamé par la pluie offre à ces engins le meilleur terrain possible.
Il faut voir ces voiles se dresser soudain comme des champignons colorés et ces étranges machines opérer des allers-retours étourdissants. Il est vrai que toute cette agitation rend l’endroit moins propice à une promenade mélancolique au bord des vagues, mais Catherine, que nous avons rencontrée dimanche sur les lieux, adore monter sur la dune pour regarder les chars à voile dans tous leurs ébats se déplacer ainsi à la vitesse du vent. Aller, venir, virer de bord, repartir. Flaques, ondées passagères, rien ne les arrête si ce n’est le coucher du soleil – les jours de soleil !
Depuis la dune, elle aime aussi, à cette saison, s’enfoncer un peu dans le bois pour y cueillir un bouquet de bruyère qu’elle placera dans un vase pour colorer cette fin d’automne et oublier les gouttières et tous leurs chats. Dans ce bois, les tons mordorés des bouleaux la transportent pour un instant vers les vastes étendues de la Finlande ou du Canada, où elle s’imagine dans une cabane de trappeur, près de la cheminée.
Elle rêve, elle se laisse prendre dans ce rêve de fin de week-end, alors que le jour baisse. Et puis, soudain, c’est la chute : elle se rappelle que demain lundi, elle retourne chez Ventôse, sur sa machine à coudre, à fabriquer de nouvelles voiles.
Le ciel tout liquide
Parapluies dans l’avenue
Les flaques sont tristes
Miroir embué
Pluie sur un cœur tout trempé
Larmes sur la joue
Ventôse touche à sa fin et la pluie se fait plus rare. Mais un gros cumulus est sur le point de crever, gros champignon menaçant, et le regard mélancolique de Catherine se perd dans ses hauteurs blanches. Flaques moribondes en attente de renaître, averses en gestation, bruyère agitée, ondulée par le vent et plongée dans l’ombre, gouttières béantes, toits de lauzes bientôt mordorés par l’orage, tout semble partager la crainte de ce qui va advenir. Un filet de fumée s’échappe de la cheminée et s’étire vers le nuage. Soudain c’est la chute d’un lourd rideau d’eau, Catherine ajuste sa capuche et se dirige sans courir vers la modeste chaumière.
Bal des parapluies
Halètement d’essuie-glaces
Le boulevard ruisselle
Oups ! Un pied de trop à ma dernière phrase. Lire : L’avenue ruisselle.