Dans le petit jardin, qui fleurait bon le Bassin Parisien, l’inspiration cherchait le musicien.
Celui-ci guitare à la main, visage vers le ciel, implorait les Muses pour une idée pop dans son air, un air qu’on fredonne, un air qui chantonne, un air qui bourdonne.
Comme une abeille qui butine, il cherchait à faire son miel de ce qui l’entourait. Il avisa des corolles et lui revinrent en mémoire ces paroles : Je pense aux fleurs qui sont parfaites, qui n’ont pas d’autre rôle que de l’être.
Mais oui, les fleurs sont parfaites, on peut changer les cœurs avec des bouquets de fleurs, regardez le Petit Prince et sa rose ! Regardez Marguerite qui sauve Faust de la damnation ! L’amour n’est-il pas un bouquet de violettes ?
Il chassa de son esprit la fleur de béton qu’il avait vu le matin même au revers du veston d’un promoteur et se concentra sur les vaillantes fleurs qui frayaient leur chemin entre les allées de gravier.
La modeste Violette sous son humble voilette osait chanter l’opérette. Il est vrai que Toulouse, sa ville natale, est une capitale du Bel Canto qui s’épanouit au Capitole.
L’ingénue Marguerite en robe blanche se balançait au vent avec des airs innocents, attendant d’être effeuillée.
La belle Rose, au teint à nul autre pareil, était très sûre de son emprise. Son petit air rosse rappelait qu’elle avait cependant des épines.
La simple Capucine était plus cool. Elle se laissait surnommer « Capu » et s’adaptait à tout, bonne fille pimpante avec sa robe éclatante.
L’aristocratique Iris avec ses airs de fleur de lys, se drapait dans son écharpe arc-en-ciel. La messagère des dieux portait fièrement sa haute tige au milieu des tours de béton.
Au fur et en mesure, les notes jaillissaient dans l’esprit du musicien, comme autant de fleurs écloses. Violette, Rose, Marguerite, Iris et Capucine se posaient délicatement sur les portées, commençant à tisser brin à brin une mélodie à cinq voix, une romance de Paris qui court du Boulevard des Capucines à la Porte des Lilas et bien au-delà pour fleurir au coin des rues.
La ronde des fleurs continue ! Ce n’est pas désagréable en ce moment où l’actualité est plus qu’amère… Cela change de certains textes qui cherchent à culpabiliser les lecteurs !
Voilà un texte bien troussé, printanier, agréable à lire autour de titres de chansons bien connues (de moi…, des jeunes ?)
Attention
L’activation des bandeaux conduit à Spotify (que j’ai). Mais si le lecteur n’a pas Spotify ?
Bonjour Loki,
Merci de ton aimable commentaire. Oui, comme Fanfan La Tulipe ce texte est issu de la consigne de jeu d’écriture du mois: https://oasisdepoesie.org/ecrire-ensemble/jeux-decriture/hermano/atelier-en-ligne-le-temps-des-fleurs/
Le lecteur qui n’a pas Spotify a accès direct à un extrait du titre (30 secondes ?) avec une incitation à s’abonner.
Avec un lien vers Youtube on a toute la chanson mais une séquence de pub que je trouve un peu longue avant d’y accéder.
Je me demande ce qui est le mieux ?
Je me demandais si le musicien allait plutôt s’adresser aux oreilles d’ours, à celles de lapin, d’âne, de cochon, ou encore d’éléphant… ?