Aujourd’hui, pour ceux qui ne le seraient pas déjà, vous allez vous sentir de véritables poètes !
Pas question de chercher la rime ou de compter les pieds. Juste un petit exercice amusant. Cela ne devrait pas vous prendre plus d’une petite demi-heure, mais si vous voulez prolonger l’exercice, je vous en proposerai un peu plus.
Vous devez réaliser les étapes suivantes l’une après l’autre :
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- En cliquant ICI, vous allez trouver un poème où figurent seulement les vers pairs (les premiers, troisième, cinquième, etc. ont été supprimés).
Vous devez dans ce premier temps écrire les vers manquants sans oublier le premier ! - Vous vous en doutiez… Allez maintenant chercher ICI les vers impairs de ce même poème (les deuxième, quatrième, sixième, etc. ont été supprimés).
Même chose, écrivez les vers manquants. - Maintenant, conservez uniquement les vers que vous avez écrits vous-mêmes.
Fusionnez-les pour obtenir votre Poème. Bien sûr, vous pouvez faire (ou pas) quelques aménagements pour rendre le résultat plus cohérent.
- En cliquant ICI, vous allez trouver un poème où figurent seulement les vers pairs (les premiers, troisième, cinquième, etc. ont été supprimés).
Voilà ! Qu’en pensez-vous ?
Le poème original, c’est “Qui que tu sois” de Rainer Maria RILKE in Le livre d’images, 1899
Vous pourrez ensuite communiquer votre texte en le tapant ou en le collant dans la boîte de commentaire ci-dessous (Laisser un commentaire).
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Pour ceux qui voudraient continuer à s’étonner sur d’autres textes :
Un deuxième poème à trous de… Benjamin Péret in Je sublime, 1936 (Déraper)
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- Les vers pairs d’abord, compléter les vers impairs.
- Les vers impairs ensuite, compléter les vers pairs.
- Conservez uniquement les vers que vous avez écrits vous-mêmes.
Fusionnez-les pour obtenir votre Poème.
Un troisième, un peu plus long de … Henri Michaux in La nuit remue (Je rêvais que je dormais)
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- Les vers pairs d’abord, compléter les vers impairs.
- Les vers impairs ensuite, compléter les vers pairs.
- Conservez uniquement les vers que vous avez écrits vous-mêmes.
Fusionnez-les pour obtenir votre Poème.
Bien sûr, vous pouvez choisir vous-même un poème ou une chanson pour répéter l’exercice… et nous faire partager vos créations ci dessous dans la boîte de commentaires.
1. Rien ne sert de ressasser,
2. Sors de ta chambre où tout est connu ;
3. Rien ne sert de rêvasser.
4. Qui que tu sois.
5. Il est temps de penser
6. À se délivrer de l’usure du seuil,
7. Prends ton bâton de pèlerin
8. Et le plantes devant le ciel : svelte, seul.
9. Il sera ton compagnon vers un avenir inconnu,
10. Pareil à un mot qui mûrit encore dans le silence.
11. Laisse derrière toi ton passé et que
12. Tes yeux de lui se détachent tendrement…
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1. Qui que tu sois, le soir sors,
2. Explore les chemins, quitte
3. Ta maison, c’est la dernière avant l’étendue,
4. Un jour tu la retrouveras.
5. Avec tes yeux qui fatigués peinent
6. À distinguer un chemin nouveau
7. Tu lèves un arbre noir, lentement, à peine,
8. Pour construire un pont sur la rivière.
9. Et tu as fait le monde. Et il est grand,
10. Enfin tu peux voyager !
11. Et comme ta volonté comprend son sens,
12. Le monde s’ouvre à toi.
Rien ne sert de ressasser,
Explore les chemins, pars !
Rien ne sert de rêvasser.
Un jour tu la retrouveras.
Il est temps de penser
À distinguer un chemin nouveau
Prends ton bâton de pèlerin
Pour construire un pont sur la rivière.
Il sera ton compagnon vers un avenir inconnu,
Laisse derrière toi ton passé,
Enfin tu peux voyager !
Le monde s’ouvre à toi.
Ô cruelle méditation,
sors de ta chambre où tout est connu ;
avec empressement je t’accueille
qui que tu sois.
Aide ma pauvre cervelle
à se délivrer de l’usure du seuil,
tu m’apportes le génie
et le plantes devant le ciel : svelte, seul.
Que mon poème te paraisse
pareil à un mot qui mûrit encore dans le silence.
le fruit de mon imaginaire.
tes yeux de lui se détachent tendrement…
Qui que tu sois, le soir sors,
Viens me rejoindre, quitte
ta maison, c’est la dernière avant l’étendue,
des forêts enténébrées .
Avec tes yeux qui fatigués peinent
éclaire ma faible lanterne,
tu lèves un arbre noir, lentement, à peine,
pour dévoiler les fastes des mots.
Et tu as fait le monde. Et il est grand,
le monde des poètes
Et comme ta volonté comprend son sens,
Ô Muse ! Aide moi…
Ô cruelle méditation
viens me rejoindre
avec empressement je t’accueille
sors des forêts enténébrées
aide ma pauvre cervelle
éclaire ma faible lanterne
apporte moi le génie
pour dévoiler les fastes des mots
que mon poème te paraisse
dans le monde des poètes
le fruit de mon imaginaire
Ô Muse ! Aide moi…
Qui que tu sois
L’heure est venue maintenant
sors de ta chambre où tout est connu ;
Ose sortir, respire la vie qui bat partout
qui que tu sois.
On peine souvent
à se délivrer de l’usure du seuil,
alors, tu saisis le mystère de ta vie
et le plantes devant le ciel : svelte, seul.
Ébloui, tu le contemples
pareil à un mot qui mûrit encore dans le silence.
Et sans un bruit, sans plus souffrir aucune douleur
tes yeux de lui se détachent tendrement…
Qui que tu sois
Qui que tu sois, le soir sors,
Viens me trouver
ta maison, c’est la dernière avant l’étendue,
qui nous sépare de l’horizon
Avec tes yeux qui fatigués peinent
À fixer ce soleil couchant entre les nuages roses
tu lèves un arbre noir, lentement, à peine,
C’est la faux de la mort que tu brandis
Et tu as fait le monde. Et il est grand,
Maintenant tu sais ce qu’il te faut accomplir
Et comme ta volonté comprend son sens,
Alors, laisse ta main solder le destin
Qui que tu sois
D’après Rainer Maria RILKE in Le livre d’images, 1899
et avec quelques retouches cosmétiques.
L’heure est venue maintenant,
Viens me trouver ;
Ose sortir, respire la vie qui bat partout,
qui nous sépare de l’horizon.
On peine souvent
à fixer le soleil couché dans sa ouate rose,
alors, saisis le mystère de ta vie,
c’est la faux de la mort que tu brandis.
Ébloui, tu la contemples,
et tu sais maintenant ce qu’il te faut accomplir.
Alors, sans un bruit, sans plus souffrir aucune douleur,
Laisse ta main solder le destin…
Texte original
Qui que tu sois, le soir sors,
sors de ta chambre où tout est connu ;
ta maison, c’est la dernière avant l’étendue,
qui que tu sois.
Avec tes yeux qui fatigués peinent
à se délivrer de l’usure du seuil,
tu lèves un arbre noir, lentement, à peine,
et le plantes devant le ciel : svelte, seul.
Et tu as fait le monde. Et il est grand,
pareil à un mot qui mûrit encore dans le silence.
Et comme ta volonté comprend son sens,
tes yeux de lui se détachent tendrement…
Qui que tu sois
Qui que tu sois, le soir sors,
éloigne toi, respire,
ta maison, c’est la dernière avant l’étendue,
celle des nuits et des jours et des cieux irisés.
Avec tes yeux qui fatigués peinent
à te guider hors des sentiers obscurs,
tu lèves un arbre noir, lentement, à peine,
et il n’est noir qu’à contre-jour.
Et tu as fait le monde. Et il est grand,
il t’appelle et t’attire.
Et comme ta volonté comprend son sens,
tu cueilles déjà les premières fleurs.
Qui que tu sois
Laisse là tes vieux habits,
sors de ta chambre où tout est connu ;
et pars à ta recherche,
qui que tu sois.
Sortir, consentir
à se délivrer de l’usure du seuil,
tu débusques ton destin,
et le plantes devant le ciel : svelte, seul.
Sois fier et prolifique
pareil à un mot qui mûrit encore dans le silence.
Tu es grand, tu n’es plus cet enfant,
tes yeux de lui se détachent tendrement…
Qui que tu sois
Laisse là tes vieux habits,
éloigne toi, respire,
et pars à ta recherche,
celle des nuits et des jours et des cieux irisés.
Sortir, consentir
à te guider hors des sentiers obscurs,
tu débusques ton destin,
et il n’est noir qu’à contre-jour.
Sois fier et prolifique
il t’appelle et t’attire.
Tu es grand, tu n’es plus cet enfant,
tu cueilles déjà les premières fleurs.
Inspiré par le poème “Qui que tu sois”
Aujourd’hui les pierres se sont tues
Invente dans cette nuit tes nouveaux matins
Toi l’enfant, le parent, le vieil homme
Dernier repère connu.
Même le soleil cherche
A trouer l’obscurité
Comme lui, tu lèves le doigt haut et droit
Tu le dis, tu le fais.
Aucune redevance, juste un droit
Et il s’éclaire, te sourit
Sans tremblement.
Tu continueras alors, sans fuite, cette fois-ci.
Inspiré par le poème d’Henri Michaux (Je rêvais que je dormais)
Dans ce remous cotonneux
A poings fermés
Me débattant de mon mieux,
Dans ce rêve éveillé,
J’agrippais le drap de mon lit.
Avançant dans ce rêve éveillé
La tête aux abois
Je perds le sens réel
Et cette frayeur n’est point passagère.
Je flotte dans une écume de nuit,
Ne pas croire à ce que je ne crois pas,
Je me mordis un bout de doigt
Oubliant la frontière entre rêve et cauchemar.
Si ce bout de doigt est à moi
Saurais-je vraiment si j’ai le choix ?
J’insistais plus fermement
Moitié planant, moitié ronflant,
Je secouai un peu plus mes sens…
Je ne sais plus où j’en suis.
Inspiré par le poème « Déraper » de Benjamin Péret
Si dans cette fissure en forme de
Cheval de Minerve
Tu avais tendu en harpe ta main
Et, sans renoncer
Aurais-tu su que l’élan,
Desséché dans un désert
Retomberait comme neige au soleil
Ou rongé par les rats de la domination ?
Tu accepterais, sans t’échapper au renoncement
Sans prétention ?
Qui le veut ?
Sors ta fourche et la lève,
Palpant en un remous
Pour répandre paille et foin à la ronde
qui est noire de violence
Se roulant et gambadant, murmurant à ton cœur,
Subtils et incisifs
Regrets !
05/06/2020
Je rêvais que je dormais
Elle me disait qu’elle m’aimait
mais est-ce que je dormais encore ?
Encore une illusion, pensai-je…
Alors, je me rendormis et
je sentis sa main
Et ainsi à chaque fois…
Encore une illusion, pensais-je…
mais je ne voulais plus
me réveiller, seulement poursuivre mon rêve
De la même façon
pourquoi aurais-je rêvé d’elle ?
Je laissai ce rêve revenir
tout en rêvant encore
si c’était moi, cette proie qu’on mordait
ou bien si c’était le sien
ce sang, si sombre dans ce rêve noir et blanc
Je ne m’en souciai pas et
enfin, je compris tout :
la laisser m’aimer